Dhammapada Verset 115

Mieux vaut vivre un seul jour comprenant le Noble Dhamma que cent ans sans jamais contempler le Noble Dhamma.

L’histoire de Theri Bahuputtika

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 115, en référence à Bahuputtika, une mère de nombreux enfants.

Un jour, à Savatthi, vivait un couple, avec ses sept fils et ses sept filles. Tous les enfants se marièrent et la famille se portait plutôt bien. Puis, le père mourut et la mère garda tous les biens sans rien donner aux enfants. Ses fils et ses filles voulaient l’héritage, alors ils dirent à leur mère : « Quel avantage tirons-nous de notre héritage ? Ne pouvons-nous pas le faire fructifier ? Ne pouvons-nous pas nous occuper de notre mère ? » Ils répétaient ces propos  très souvent, de sorte que leur mère pensant que ses enfants s’occuperaient d’elle, divisa les biens sans rien garder pour elle-même.

Après le partage des biens, elle alla d’abord vivre chez son fils aîné, mais sa belle-fille s’est plainte et dit : « Elle est venue vivre chez nous, comme si elle nous avait donné deux parts ! », et beaucoup d’autres choses désagréables. Bahuputtika alla donc vivre chez son deuxième fils, et la même chose se passa. Ainsi, elle alla d’un fils à l’autre, d’une fille à l’autre, mais aucun d’entre eux n’était prêt à la prendre en charge pendant une longue période et aucun ne lui accorda le respect qui lui était dû.

La vieille femme fut blessée et se sentit amère envers ses enfants ; elle quitta sa famille et devint une bhikkhuni (nonne). Comme elle était mère de nombreux enfants, elle fut connue sous le nom de Bahuputtika. Elle réalisait qu’elle n’était devenue une bhikkhuni que dans sa vieillesse et qu’elle ne devait pas être négligente, mais utiliser au maximum la période restante de sa vie. Ainsi, pendant toute la nuit, elle méditait sur le Dhamma. Le Bouddha l’apercevant du monastère de Jetavana, par ses pouvoirs surnaturels, envoya sa radiance et apparut assis devant elle. Il lui dit : « La vie de celui qui ne pratique pas le Dhamma enseigné par moi est inutile, même s’il devait vivre cent ans. »

Puis le Bouddha dit :

Mieux vaut vivre un seul jour comprenant le Noble Dhamma que cent ans sans jamais contempler le Noble Dhamma.

Bahuputtika éventuellement atteignit l’Éveil.

Quelques réflexions …..

Nous passons la majeure partie de notre vie à agir en fonction de nos instincts, de nos habitudes, de nos partialités, sans vraiment réfléchir au sens de notre vie. Le Bouddha nous rappelle ici que le but ultime est de se défaire de tout ce qui nous enchaîne au cycle de la naissance, du vieillissement, de la maladie et de la mort.

Cette histoire nous montre aussi qu’il n’est jamais trop tard, Bahuputtika était une vieille femme et pourtant, avec des efforts, elle a atteint l’Éveil.