Celui qui respecte et honore toujours ceux qui sont plus âgés et plus vertueux, reçoit quatre bénédictions : longue vie, beauté, bonheur et force.
L’histoire d’Ayuvaddhanakumara
Alors qu’il résidait dans un monastère de village près de Dighalanghika, le Bouddha prononça le verset 109, en référence à Ayuvaddhanakumara.
Il était une fois deux ermites qui pendant quarante-huit ans pratiquèrent ensemble des austérités religieuses. L’un des deux quitta la vie d’ermite et se maria. Après la naissance d’un fils, la famille rendit visite au vieil ermite et lui rendit hommage. L’ermite dit aux parents : « Puissiez-vous vivre longtemps », mais il ne dit rien à l’enfant. Les parents étaient perplexes et demandèrent à l’ermite la raison de son silence. L’ermite leur dit que l’enfant ne vivrait plus que sept jours et qu’il ne savait pas comment empêcher sa mort, mais que le Bouddha Gotama saurait peut-être le faire.
Les parents emmenèrent donc l’enfant voir le Bouddha ; lorsqu’ils lui rendirent hommage, il dit également « Puissiez-vous vivre longtemps » aux parents seulement et non à l’enfant. Il prédit également la mort imminente de l’enfant. Pour empêcher sa mort, il dit aux parents de construire un pavillon à l’entrée de leur maison, et de mettre l’enfant sur un divan dans le pavillon. Puis des bhikkhus furent envoyés là-bas pour réciter les parittas* pendant sept jours. Le septième jour, le Bouddha lui-même vint dans ce pavillon ; les devas de tout l’univers vinrent aussi. À ce moment-là, l’ogre Avaruddhaka se trouvait à l’entrée, attendant une opportunité pour enlever l’enfant. Mais comme des dévas plus puissants arrivaient, l’ogre dut reculer pour leur faire place, si bien qu’il dut rester à un endroit situé à deux yojanas de l’enfant (1 yojana= 12 kilomètres). Toute la nuit, la récitation des parittas se poursuivit, protégeant ainsi l’enfant. Le jour suivant, l’enfant rendit hommage au Bouddha. Cette fois, le Bouddha lui dit : « Puisses-tu vivre longtemps ». Lorsqu’on lui demanda combien de temps l’enfant vivrait, le Bouddha répondit qu’il vivrait jusqu’à cent vingt ans. L’enfant fut donc nommé Ayuvaddhana.
Lorsque l’enfant grandit, il parcourut le pays avec une compagnie de cinq cents compagnons. Un jour, ils arrivèrent au monastère de Jetavana, et les bhikkhus, le reconnaissant, demandèrent au Bouddha : « Existe-t-il un moyen d’acquérir la longévité ? » Il répondit : « En respectant et en honorant les anciens et ceux qui sont sages et vertueux, on gagne non seulement en longévité, mais aussi en beauté, en bonheur et en force. »
Puis le Bouddha dit :
Celui qui respecte et honore toujours ceux qui sont plus âgés et plus vertueux, reçoit quatre bénédictions : longue vie, beauté, bonheur et force.
À la fin du discours, Ayuvaddhana et ses cinq cents compagnons atteignirent le premier stade de l’Éveil.
*Parittas : strophes religieuses récitées pour se protéger des influences néfastes.
Quelques réflexions …..
En Occident, nous avons tendance à accorder peu de respect aux gens, nous avons tendance à considérer les autres et ce qu’ils font pour nous comme dû. L’humilité et l’appréciation de la gentillesse des autres envers nous ne sont pas des qualités encouragées par la société. Cependant, nous valorisons l’indépendance, mais lorsque nous y réfléchissons bien, l’indépendance est impossible. Nous avons besoin de personnes pour cultiver nos aliments, pour fabriquer nos vêtements, pour goudronner nos routes, etc.
Lorsque nous réalisons cela, nous comprenons qu’en fait, l’indépendance est un rêve et non une réalité et nous cultivons une attitude mentale de gratitude, de respect des autres et d’humilité.
Ces qualités de l’esprit nous rendent plus heureux, car nous ne nous sentons pas en compétition avec les autres, nous les voyons très différemment et cela conduit à moins de conflits et à un esprit ouvert et compatissant.