Dhammapada verset 100

Mieux vaut un seul mot ayant un sens, que mille mots dépourvus de sens, s’il amène la quiétude chez celui qui l’entend.

L’histoire de Tambadathika

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 100, en référence à Tambadathika, le bourreau des voleurs.

Tambadathika avait servi le roi comme bourreau des voleurs pendant cinquante-cinq ans ; il venait de prendre sa retraite. Un jour, après avoir préparé du gruau de riz, il se rendit à la rivière pour prendre un bain ; il avait l’intention de manger le gruau de riz spécialement préparé à son retour. Alors qu’il s’apprêtait à manger, l’Aîné Sariputta, qui venait de sortir d’une absorption soutenue en Concentration (jhana samapatti), vint à sa porte pour mendier sa nourriture. En voyant l’Aîné Sariputa, Tambadathika se dit : « Toute ma vie, j’ai exécuté des voleurs ; maintenant, je devrais offrir cette nourriture à ce bikkhu. Il invita donc l’Aîné Sariputta à entrer et lui offrit respectueusement le gruau de riz.

Après le repas, l’Aîné lui enseigna le Dhamma, mais Tambadathika ne put y prêter attention, car il était si agité quand il se souvenait de sa vie passée de bourreau. Lorsque Sariputa realisa ce qu’il se passait, il décida de demander avec tact à Tambadathika s’il avait tué les voleurs parce qu’il voulait les tuer ou parce qu’on lui avait ordonné de le faire. Tambadathika lui répondit que le roi lui avait ordonné de les tuer et qu’il ne souhaitait pas le faire. Puis l’Aîné lui demanda : « Si c’est le cas, êtes-vous coupable ou non ? Tambadathika alors conclu que, comme il n’était pas responsable des mauvaises actions, il n’était pas coupable. Il se calma et demanda à l’Aîné de poursuivre son enseignement. En écoutant le Dhamma avec attention, il fut tout près d’atteindre Sotapatti Magga (la voie de celui qui est entré dans le courant), et arriva à un niveau élevé de compréhension profonde d’adaptation (anuloma nana). Après le discours, Tambadathika accompagna Sariputta pendant un certain temps, puis retourna chez lui. Sur le chemin du retour, une vache l’étripa à mort.

Lorsque le Bouddha rencontra la congrégation des bhikkus le soir, ils l’informèrent de la mort de Tambadathika. Lorsqu’on lui demanda où Tambadathika renaîtrait, le Bouddha leur répondit que bien que Tambadathika ait commis des actes malfaisants tout au long de sa vie, parce qu’il comprenait le Dhamma après l’avoir entendu de l’Aîné Sariputta et qu’il avait déjà atteint l’anuloma nana avant de mourir, il renaîtrait dans le monde de deva Tusita. Les bhikkhus se demandèrent comment un tel malfaiteur pouvait avoir un si grand bénéfice après avoir écouté le Dhamma une seule fois. Le Bouddha dit « Mieux vaut un seul mot ayant un sens, que mille mots dépourvus de sens, s’il amène la quiétude chez celui qui l’entend. »

Quelques réflexions …..

Nous sommes inondés de mots par les médias, les vidéos, les réseaux sociaux qui ne sont pas vraiment utiles à notre développement spirituel ; il serait peut-être plus bénéfique de choisir les mots qui nous aident à calmer et à développer notre esprit.

Les mots que nous entendons et que nous lisons ont une influence sur notre esprit, cette influence est souvent discrète, mais lorsque nous regardons avec attention, nous nous rendons compte qu’elle reste en arrière-plan, motivant nos actions mentales, verbales et physiques.  Il pourrait être utile de s’arrêter quelques fois par jour et de se demander est-ce que ces mots ont focalisé mon esprit? Ont-ils incliné mon esprit vers des choses habiles ?

Bien sûr, l’inverse est également vrai : les mots que j’ai prononcés aident-ils les autres dans leur développement ou ajoutent-ils à leur confusion ?