Dhammapada Versets 254 – 255

Dans le ciel, il n’y a pas de trace ; Il n’y a pas de libération en dehors de la Voie. Tous les êtres se délectent dans les entraves (c’est-à-dire le désir, l’orgueil et la vue erronée) ; tous les Êtres Éveillés sont libres de ces entraves.

Dans le ciel, il n’y a pas de trace ; Il n’y a pas de libération en dehors de la Voie. Il n’y a aucune chose conditionnée qui soit permanente ; tous les Êtres Éveillés sont imperturbables (ils sont libérés du désir, de l’orgueil et de la vue erronée).

L’histoire de Subhadda, l’ascète errant

Les versets 254 et 255 ont été prononcés par le Bouddha dans le Sal Grove des princes Malla près de Kusinara, juste avant le parinibbana* du Bouddha, en réponse aux questions posées par Subhadda, l’ascète errant (paribbajaka).

Subhadda, l’ascète errant, séjournait à Kusinara lorsqu’il apprit que le parinibbana du Bouddha Gotama aurait lieu à la dernière veille de cette nuit. Subhadda avait trois questions qui le troublaient depuis longtemps. Il avait déjà posé ces questions à d’autres chefs religieux, à savoir Purana Kassapa, Makkhali Gosala, Ajita Kesakambala, Pakudha Kaccayana, Sancaya Belatthaputta et Nigantha Nataputta, mais leurs réponses ne le satisfaisaient pas. Il n’avait pas encore interrogé le Bouddha Gotama, et il avait la sensation que seul le Bouddha pouvait répondre à ses questions. Il se précipita donc au Bosquet de Sal, mais le Vénérable Ananda ne lui permit pas de voir le Bouddha, car celui-ci était alors très faible. Le Bouddha entendit leur conversation et consentit à le voir. Subhadda posa trois questions : (1) Y a-t-il des traces dans le ciel ? (2) peut-on être libéré en dehors de l’enseignement du Bouddha ? et (3) Existe-t-il une chose conditionnée (sankhara) qui soit permanente ? La réponse du Bouddha à toutes ces questions fut négative.

Puis le Bouddha dit :

Dans le ciel, il n’y a pas de trace ; en dehors de l’Enseignement du Bouddha, Il n’y a pas de libération en dehors de la Voie. Tous les êtres se délectent dans les entraves (c’est-à-dire le désir, l’orgueil et la vue erronée); tous les Êtres Eveillés sont libres de ces entraves.

Dans le ciel, il n’y a pas de trace ; Il n’y a pas de libération en dehors de la Voie. Il n’y a aucune chose conditionnée qui soit permanente ; tous les Êtres Eveillés sont imperturbables (ils sont libérés du désir, de l’orgueil et de la vue erronée).

À la fin du discours, Subhadda atteignit le premier stade de l’Éveil et, à sa demande, le Bouddha l’admit dans l’ordre des bhikkhus. Il fut le dernier à devenir un bhikkhu du vivant du Bouddha. Finalement, Subhadda atteignit l’Éveil.

* Parinibbana : le nibbaṇa final, la fin de l’existence physique d’une personne qui a atteint l’éveil et l’entrée dans le nibbaṇa complet d’un bouddha ou d’un être éveillé.

Quelques réflexions …..

Ce verset est très touchant, car il montre que le Bouddha était tellement dévoué à aider les autres à atteindre la libération qu’il répondit à leurs questions même sur son lit de mort.

Un autre aspect de ce verset est que nous nous délectons d’entraves (c’est-à-dire le désir, l’orgueil et la vision erronée). Cela semble impossible, mais si nous regardons notre vie quotidienne, nos propres réactions aux plaisirs sensuels, à ce que nous percevons comme une atteinte à notre ego, à notre propriété, etc. Nous réalisons que, très souvent, nous ne voyons pas les dangers de ce comportement, nous nous réfugions dans des choses qui sont impermanentes et toujours en état de changement.

Nous nous identifions aux pensées et aux sensations qui proviennent de l’esprit et du corps, mais ils changent constamment. Les états mentaux et physiques sont comme le temps, constamment sujets aux changements. C’est pourquoi nous ne devons pas les prendre au sérieux, ni les « bons » états ni les « mauvais », car ils ne sont rien en eux-mêmes. L’esprit ne fait que se remodeler sans cesse. Tous ces hauts et ces bas que nous expérimentons nous font souffrir et pourtant nous nous y attachons et nous ne pouvons imaginer la vie autrement.

Lorsque nous méditons, nous réalisons que cette souffrance n’est pas inévitable, nous avons le choix, nous pouvons nous défaire de tous ces attachements aux plaisirs sensuels, à l’ego et aux opinions erronées et devenir contentés, paisibles, heureux et libres.