Il est facile de voir les fautes des autres, mais difficile de voir les nôtres. Nous dénonçons les fautes d’autrui comme on vanne l’ivraie dans le vent, mais nous cachons nos propres fautes comme se dissimule un oiseleur rusé.
L’histoire de Mendaka, l’homme riche
Alors qu’il résidait près de la ville de Baddiya, le Bouddha prononça le verset 252, en faisant référence au célèbre homme riche Mendaka et à sa famille.
Un jour, au cours de sa tournée des régions d’Anga et d’Uttara, le Bouddha vit dans sa vision que le temps était venu pour Mendaka, sa femme, son fils, sa belle-fille, sa petite-fille et son serviteur d’atteindre le premier stade de l’Éveil. Voyant cela, il se rendit dans la ville de Baddiya.
Mendaka était un homme extrêmement riche. On raconte qu’il avait trouvé dans son jardin un grand nombre de statues dorées de chèvres grandeur nature. C’est pour cette raison qu’il était connu sous le nom de Mendaka (chèvre) l’homme riche. On dit aussi qu’à l’époque du Bouddha Vipassi, il lui avait fait don d’un monastère et d’une salle de réunion avec une plate-forme pour le prédicateur. Une fois ces bâtiments achevés, il offrit de la nourriture au Bouddha Vipassi et aux bhikkhus pendant quatre mois. Puis dans une autre de ses existences passées, alors qu’il était un homme riche à Baranasi, il y eut une famine dans toute la région. Un jour, il avait préparé un repas juste suffisant pour les membres de sa famille lorsqu’un paccekabuddha* se présenta à la porte pour mendier de la nourriture. Il offrit alors toute la nourriture. Mais grâce à sa grande foi et à sa générosité, le pot de riz se remplit à nouveau miraculeusement ; il en fut de même pour ses greniers.
Mendaka et sa famille, apprenant que le Bouddha venait à Baddiya, allèrent lui rendre hommage. Après avoir entendu le discours du Bouddha, Mendaka, sa femme Candapaduma, son fils Danancaya, sa belle-fille Sumanadevi, sa petite-fille Visakha et le serviteur Punna atteignirent le premier stade de l’Éveil. Mendaka raconta alors au Bouddha comment, sur son chemin, certains ascètes avaient dit du mal du Bouddha et avaient essayé de le dissuader de venir le voir. Le Bouddha dit alors : » Mon disciple, il est naturel que les gens ne voient pas leurs propres fautes, et qu’ils exagèrent les fautes et les échecs des autres. «
Puis le Bouddha dit :
Il est facile de voir les fautes des autres, mais difficile de voir les nôtres. Nous dénonçons les fautes d’autrui comme on vanne l’ivraie dans le vent, mais nous cachons nos propres fautes comme se dissimule un oiseleur rusé.
* Paccekabuddha : littéralement « un bouddha solitaire », « un bouddha seul » ou « un bouddha silencieux », est l’un des trois types d’êtres éveillés selon certaines écoles du bouddhisme.
Quelques réflexions …..
Il s’agit d’une comparaison intéressante : lorsque nous séparons l’ivraie du blé, nous ne nous occupons que de l’ivraie en veillant à ce que chaque morceau soit trié. D’une certaine manière, nous ne regardons pas le blé. Dans notre évaluation des autres, nous avons tendance à faire la même chose. Nous recherchons leurs défauts, mais nous négligeons leurs bonnes qualités.
Nous rabaissons les autres pour nous sentir mieux dans notre peau, pour les manipuler, par jalousie, pour les ramener à notre niveau ou par peur. Nous critiquons également les autres parce que nous avons des opinions erronées, que nous ne comprenons pas leur comportement et que nous pouvons très facilement interpréter la bienveillance comme de la faiblesse, la générosité comme un excès de confiance, etc.
Mais c’est une habitude qui rend nos relations avec les autres difficiles et qui renforce notre arrogance et notre vanité. La prise de conscience que les autres, comme nous, souffrent de différentes manières est un meilleur point de départ, elle apporte une sensation d’amitié, de compassion et de solidarité avec les autres et cela favorise une ouverture de l’esprit et du cœur qui, à son tour, apporte l’harmonie avec les autres quels que soient leurs défauts.