Dhammapada Verset 241

Si on ne récite pas les enseignements, on les oublie ; si on ne répare pas une maison, elle s’écroule ; si on ne soigne pas la beauté, elle flétrit. Si on n’est pas vigilant, l’attention disparaît.

L’histoire de Laludayi

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 241, en référence à Vénérable Laludayi.

A Savatthi, les gens qui revenaient après avoir entendu les enseignements de Vénérable Sariputta et de Vénérable Maha Moggallana ne tarissaient pas d’éloges envers les deux Grands Disciples. Une fois, Laludayi, les entendant louer les deux Vénérables, leur dit qu’ils chanteraient ses propres louanges s’ils l’entendaient prononcer un discours. Les gens lui demandèrent donc de prononcer un discours ; il monta sur l’estrade, mais ne put rien dire. Il demanda à l’auditoire de laisser un autre bhikkhu prendre la parole en premier et de lui laisser le tour suivant. De cette façon, il reporta trois fois son discours.

L’auditoire perdit patience avec lui et cria : « Tu es un grand fou ! Lorsque nous avons fait l’éloge des deux Grands Disciples, tu t’es vanté en vain de pouvoir prêcher comme eux. Pourquoi ne prêches-tu pas maintenant ? » Alors Laludayi s’enfuit et la foule le poursuivit. Comme il était effrayé et ne regardait pas où il allait, il tomba dans une fosse de latrines.

Lorsque le Bouddha fut informé de cet incident, il dit : « Laludayi a appris très peu du Dhamma ; il ne récite pas les enseignements régulièrement ; il n’a rien mémorisé. Le peu qu’il a appris, il l’oubli, car il ne récite pas. »

Puis le Bouddha dit :

Si on ne récite pas les enseignements, on les oublie ; si on ne répare pas une maison, elle s’écroule ; si on ne soigne pas la beauté, elle flétrit. Si on n’est pas vigilant, l’attention disparaît.

Quelques réflexions …..

De nos jours, on nous demande rarement de mémoriser des textes, bien qu’en mathématiques et dans certaines sciences, la mémorisation de formules soit toujours requise, mais dans l’ensemble, nous privilégions la compréhension intellectuelle plutôt que l’apprentissage par cœur. Cependant, on pourrait soutenir que la récitation a toujours une place importante dans les questions spirituelles. Par exemple, dans le bouddhisme, les quatre nobles vérités sont le fondement de la philosophie bouddhiste et la plupart des bouddhistes les connaissent d’une façon assez détaillée. Il y a aussi le cas où, lorsque nous travaillons sur certains aspects de notre pratique, il est utile d’apprendre certains passages pour pouvoir être capable de s’y référer rapidement lorsque nous sommes confrontés à certaines situations. Lorsque nous apprenons quelque chose et que nous nous le répétons souvent, il s’intériorise, devient une partie de nous et nous y pensons souvent, ce qui facilite son application.