Petit à petit, d’instant en instant, le sage élimine ses propres impuretés (souillures mentales), comme l’orfèvre élimine les impuretés de l’argent ou de l’or.
L’histoire d’un brahmane
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 239, en référence à un brahmane.
Un jour, un brahmane vit un groupe de bhikkhus réarranger leurs robes alors qu’ils se préparaient à entrer dans la ville pour mendier de la nourriture. Alors qu’il regardait, il s’aperçut que les robes de certains bhikkhus touchaient le sol et étaient mouillées à cause de la rosée sur l’herbe. Il désherba cette parcelle de terrain. Le lendemain, il constata que les robes des bhikkhus touchaient le sol nu et se salissaient. Il recouvrit cette parcelle de terre avec du sable. Puis, il observa à nouveau que les bhikkhus transpiraient lorsque le soleil brillait et qu’ils étaient mouillés lorsqu’il pleuvait. Finalement, il construisit une maison de repos pour les bhikkhus à l’endroit où ils se rassemblaient avant d’entrer dans la ville pour mendier leur nourriture.
Lorsque la construction fut terminée, il invita le Bouddha et les bhikkhus pour un repas. Le brahmane expliqua au Bouddha comment il avait accompli cette action méritoire étape par étape. Le Bouddha lui répondit : « O Brahmane ! Les sages accomplissent leurs actes méritoires petit à petit, et progressivement et constamment, ils éliminent les souillures mentales. »
Puis le Bouddha dit :
Petit à petit, d’instant en instant, le sage élimine ses propres impuretés (souillures mentales), comme l’orfèvre élimine les impuretés de l’argent ou de l’or.
À la fin du discours, le brahmane atteignit le premier stade de l’Éveil.
Quelques réflexions …..
Ce qui est intéressant dans ce verset, c’est la façon dont le bramhane a observé les moines et, voyant un problème, a pris l’initiative d’y remédier. Nous vivons souvent sans observer notre environnement ou, si nous remarquons quelque chose qui pourrait nécessiter une intervention, nous hésitons à nous engager dans l’action. Nous disons souvent que c’est parce que nous sommes trop occupés, et nous avons souvent le sentiment que c’est aux autres de faire quelque chose.
Cependant, il s’agit d’un bon exemple de la façon dont les petits problèmes quotidiens peuvent être résolus avec un peu d’attention et de soin. Bien sûr, d’autres problèmes plus importants, tels que les sans-abris et le réchauffement climatique, nécessitent une action et un engagement politique, mais même dans ce cas, nous pouvons contribuer à l’amélioration de la situation à notre niveau, par compassion, gentillesse et solidarité.
La vraie bonté se manifeste rarement par de grands gestes, mais elle est cultivée par de petits gestes fréquents, comme donner un sandwich et parler à une personne qui mendie, aider une personne avec un sac lourd dans les escaliers, etc. Ces actes simples changent le monde et nous changent en nous rendant moins égoïstes et égocentriques, ils purifient notre esprit. Les grands gestes de générosité sont très visibles et peuvent même nous apporter de la célébrité et des louanges, mais ils sont comme une étincelle s’il n’y a pas d’allume-feu, la chaleur et la lumière disparaissent rapidement.
La transformation interne est un processus graduel qui demande de la patience, mais avec de la persévérance, de la détermination et de l’humilité, nous pouvons changer et nous débarrasser de nos souillures mentales pas à pas.