Dhammapada Versets 73 – 74

Verset 73 : Le moine insensé désire des éloges pour des qualités qu’il n’a pas, la préséance parmi les bhikkhus, l’autorité sur les monastères, et la vénération des disciples laïcs.

Verset 74 :  » Que les laïcs et les moines pensent que j’ai accompli cela tout seul ; qu’ils m’obéissent dans tous les domaines.  » Telles sont les pensées de l’insensé, envahi par l’orgueil et l’avidité.

L’histoire de Citta le disciple laïc

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononcé les versets 73 et 74, à propos de Vénérable Sudhamma et du disciplelaïc Citta.

Citta, un disciple laïc, rencontra un jour Vénérable Mahanama, l’un des cinq premiers bhikkhus, qui mendiait de la nourriture, et l’invita chez lui. Là, il lui offrit un repas et après avoir écouté son enseignement, Citta atteignit le premier stade de l’Éveil. Plus tard, Citta construisit un monastère dans sa mangueraie. Là, il prit soin des besoins de tous les bhikkhus qui venaient au monastère et Bhikkhu Sudhamma fut installé comme bhikkhu résident.

Un jour, les deux principaux disciples du Bouddha, le Vénérable Sariputta et le Vénérable Maha Moggallana, vinrent au monastère et après avoir écouté le discours du Vénérable Sariputta, Citta atteignit le deuxième stade de l’Éveil. Puis, il invita les deux Grands Disciples chez lui pour un repas le lendemain. Il invita également Vénérable Sudhamma, mais ce dernier refusa avec colère et dit : « Tu ne m’invites qu’après les deux autres. » Citta réitéra son invitation, mais, de nouveau, elle fut refusée. Néanmoins, Vénérable Sudhamma se rendit à la maison de Citta tôt le lendemain. Mais lorsqu’il fut invité à entrer dans la maison, Vénérable Sudhamma refusa et dit qu’il ne s’assiérait pas, car il allait mendier de la nourriture. Mais lorsqu’il vit les objets qui allaient être offerts aux deux Grands Disciples, il les envia tellement qu’il ne put retenir sa colère. Il injuria Citta et dit : « Je ne veux plus rester dans votre monastère », et quitta la maison furieux.

De là, il alla voir le Bouddha et lui rapporta tout ce qui s’était passé. Le Bouddha lui dit : « Vous avez insulté un disciple laïc qui est rempli de foi et de générosité. Vous devriez retourner le voir et de reconnaître votre erreur. » Sudhamma retourna au monastère, mais Citta ne voulait pas s’apaiser ; il retourna donc voir le Bouddha pour la deuxième fois. Celui-ci, sachant que l’orgueil de Sudhamma avait diminué, dit : « Mon fils, un bon bhikkhu ne doit pas avoir d’attachement ; un bon bhikkhu ne doit pas être vaniteux et dire : « Ceci est mon monastère, ceci est mon lieu, ceux-ci sont mes disciples laïcs », car chez celui qui a de telles pensées, la convoitise et l’orgueil augmentent. »

Puis le Bouddha dit :

Le moine insensé désire des éloges pour des qualités qu’il n’a pas, la préséance parmi les bhikkhus, l’autorité sur les monastères, et la vénération des disciples laïcs.

 » Que les laïcs et les moines pensent que j’ai accompli cela tout seul ; qu’ils m’obéissent dans tous les domaines.  » Telles sont les pensées de l’insensé, envahi par l’orgueil et l’avidité.

Quelques réflexions …..

Nous aimons tous être considérés comme « spéciaux », nous aimons que les gens nous admirent, nous avons souvent une faible estime de nous-mêmes et nous aimons que notre ego soit renforcé par ceux qui nous entourent. Il nous arrive à tous de nous vanter de ce que nous avons fait, par exemple les pays que nous avons visités, le nombre de langues que nous parlons, ou même nos talents de bricoleur. Lorsque notre sentiment d’importance est remis en question, nous avons tendance à nous mettre en colère et à nous énerver rapidement.

Les problèmes surviennent lorsque nous faisons des choses uniquement pour obtenir des éloges, de l’estime et des récompenses. Le même acte accompli avec un esprit de bonté et de compassion ou avec l’avidité de louanges peut avoir à peu près le même résultat d’un point de vue extérieur, mais le résultat sur notre esprit sera très différent. Si nous avons accompli cet acte avec bienveillance, nous nous sentirons heureux et libres, mais si nous l’avons accompli avec le désir d’accroître notre réputation, notre esprit sera étroit, insatisfait et non paisible.

Cela ne signifie pas que nous ne devons pas faire connaître nos bonnes actions, car cela peut inciter les autres à faire de même, mais nous devons utiliser du discernement et de la sagesse.