Dhammapada Verset 72

L’habileté ou les connaissances d’un insensé ne peuvent que lui nuire ; ils détruisent sa bonne fortune et sa sagesse.  

L’histoire de Satthikutapeta

Alors qu’il résidait au monastère de Veluvana, le Bouddha prononça le verset 72 en référence à un péta- fantôme* nommé Satthikutapeta.

Le disciple principal Maha Moggallana vit un énorme péta- fantôme alors qu’il allait mendier de la nourriture avec Vénérable Lakkhana. Le Bouddha leur expliqua que Satthikutapeta, dans l’une de ses existences antérieures, était très habile à lancer des pierres sur des cibles. Un jour, il demanda à son professeur la permission de tester son habileté avec ses amis. Son professeur lui a dit de ne pas frapper une vache ou un être humain, car il devrait payer une compensation au propriétaire ou au parent, mais de trouver une cible sans propriétaire ou sans gardien.

En voyant le paccekabuddha**, ces idiots, complétement dépourvus d’intelligence, pensèrent que le paccekabuddha, n’ayant ni parent ni gardien, serait une cible idéale. Satthikutapeta jeta donc une pierre sur le paccekabuddha. La pierre entra par une oreille et ressortit par l’autre. Le paccekabuddha mourut en arrivant au monastère. Le lanceur de pierres fut tué par les disciples du paccekabuddha et il renaquit en enfer (niraya : le monde des souffrances) sous la forme d’un péta- fantôme. Il purgea depuis lors la durée restante des conséquences néfastes (kamma) de sa mauvaise action. En tant que péta-fantôme, son énorme tête était continuellement frappée par des marteaux chauffés au rouge.

En conclusion, le Bouddha a dit : « Pour un insensé, son habileté ou ses connaissances ne sont d’aucune utilité ; elles ne peuvent que lui nuire. »

Puis le Bouddha dit :

L’habileté ou les connaissances d’un insensé ne peuvent que lui nuire ; ils détruisent sa bonne fortune et sa sagesse.  

* peta- fantôme, un fantôme avec la tête d’un être humain et le corps d’un serpent.

** Paccekabuddha : littéralement « un bouddha solitaire », « un bouddha seul » ou « un bouddha silencieux », est l’un des trois types d’êtres éveillés selon certaines écoles du bouddhisme.

Quelques réflexions …..

La connaissance sans l’éthique et la sagesse est souvent préjudiciable. Il est facile de s’attacher à notre « intelligence » et de devenir arrogant et vaniteux. Le « savoir » entre de mauvaises mains peut conduire à la souffrance, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour de nombreux autres êtres, comme le fait de savoir comment fabriquer et utiliser des armes nucléaires. À l’heure actuelle, nous utilisons la connaissance sans sagesse, mais avec beaucoup d’avidité et le résultat est le changement climatique, la destruction de l’environnement dont nous dépendons pour notre survie et la famine dans de nombreux pays.