Verset 311 : De même que l’herbe kusa coupe la main de celui qui la cueille maladroitement, de même, la vie d’un bhikkhu, maladroitement menée, mène aux états malheureux.
Verset 312 : Un acte accompli sans réfléchir, ou une pratique dépravée, ou une conduite douteuse d’un bhikkhu, rien de ceci n’est de grand bénéfice.
Verset 313 : S’il y a quelque chose doit être fait, faites-le bien ; faites-le avec vigueur et énergie ; car la vie relâchée d’un bhikkhu disperse beaucoup de poussière (de souillures morales).
L’histoire du bhikkhu obstiné
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça les versets 311, 312 et 313, à propos d’un bhikkhu obstiné.
Un jour, un bhikkhu avait des remords qu’il avait accidentellement coupé de l’herbe. Il s’en confia à un autre bhikkhu. Ce dernier était impétueux et têtu de nature, et il ne se souciait pas beaucoup lors ce qu’il commettait des petits méfaits.
Il répondit donc au premier bhikkhu : « Couper de l’herbe est une infraction très mineure ; si vous vous confiez et vous confessez simplement à un autre bhikkhu, vous êtes automatiquement exonéré. Il n’y a pas à s’inquiéter. » En disant cela, il se mit à déraciner de l’herbe avec ses deux mains pour montrer qu’il ne se souciait guère d’infractions aussi insignifiantes. Lorsque le Bouddha fut informé de cela, il réprimanda le bhikkhu impétueux et têtu.
Le Bouddha dit :
De même que l’herbe kusa coupe la main de celui qui la cueille maladroitement, de même, la vie d’un bhikkhu, maladroitement menée, mène aux états malheureux.
Un acte accompli sans réfléchir, ou une pratique dépravée, ou une conduite douteuse d’un bhikkhu, rien de ceci n’est de grand bénéfice.
S’il y a quelque chose doit être fait, faites-le bien ; faites-le avec vigueur et énergie ; car la vie relâchée d’un bhikkhu disperse beaucoup de poussière (de souillures morales).
Quelques réflexions …..
Commettre de petits méfaits est un comportement humain très fréquent on pourrait même dire quotidien, mais si nous ne faisons pas attention, nous pouvons nous retrouver sur une pente glissante. Nous justifions facilement ces petites indiscrétions, mais progressivement nous finissons par justifier des violations éthiques plus importantes et plus graves. Au fil du temps, de petites transgressions éthiques, comme le vol de stylos au travail, peuvent nous mettre sur la « pente glissante » d’un comportement de plus en plus mauvais. Progressivement un désengagement moral est susceptible de se produire et lorsque le comportement contraire à l’éthique se développe au fil du temps plutôt que brusquement nous ne réalisons pas vraiment ce qui se passe jusqu’à ce que nous soyons vraiment en difficulté.
Un bon exemple de ce mécanisme est le célèbre fraudeur Bernie Madoff, qui a déclaré à Vanity Fair après avoir volé 18 milliards de dollars à des investisseurs : « Eh bien, vous savez ce qui se passe, c’est que vous commencez par en prendre un peu, peut-être quelques centaines, quelques milliers, vous vous y habituez, et avant que vous le sachiez, cela fait boule de neige et devient quelque chose d’énorme. »