Dhammapada Verset 315

Comme une ville frontière est gardée à l’intérieur et à l’extérieur, gardez-vous vous-même. Ne laissez pas passer le moment présent, car ceux qui manquent cette opportunité souffrent lorsqu’ils choient dans les états malheureux.

L’histoire de nombreux bhikkhus

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le Verset 315, en référence à un groupe de bhikkhus qui passait le vassa* dans une ville frontalière.

Au cours du premier mois de leur séjour dans cette ville frontalière, les bhikkhus étaient bien nourris et bien soignés par les habitants de la ville. Au cours du mois suivant, la ville fut pillée par des voleurs et certaines personnes furent emmenées comme otages.

Les habitants de la ville durent donc remettre leur ville en état et renforcer les fortifications. Ils ne purent donc pas subvenir aux besoins des bhikkhus autant qu’ils l’auraient voulu et ces derniers durent se débrouiller seuls.

À la fin du vassa, ces bhikkhus se rendirent au monastère de Jetavana à Savatthi pour rendre hommage au Bouddha. En apprenant les épreuves qu’ils avaient subies pendant le vassa, il leur dit :  » Bhikkhus, ne pensez pas sans cesse à cela ; il est toujours difficile d’avoir une vie insouciante et sans effort. De même que les villageois gardent leur ville, de même, un bhikkhu doit être vigilant et garder son esprit résolument tourné vers son corps. »

Puis le Bouddha dit :

Comme une ville frontière est gardée à l’intérieur et à l’extérieur, gardez-vous vous-même. Ne laissez pas passer le moment présent, car ceux qui manquent cette opportunité souffrent lorsqu’ils choient dans les états malheureux.

À la fin du discours, ces bhikkhus atteignirent l’Éveil.

* Vassa : retraite annuelle de trois mois, observée par les moines bouddhistes, elle a lieu pendant la saison des pluies.

Quelques réflexions …..

C’est une excellente comparaison. Une ville frontalière risque d’être envahie par des forces étrangères de même si nous ne sommes pas vigilants nous risquons d’être envahis, occupés par des manières et des attitudes mondaines qui, d’une manière ou d’une autre, obscurcissent notre conscience. Nous le savons et lorsque nous lisons cela ça nous paraît même trop simple. Quand nous sommes vigilants, nous réalisons à quel point il est facile de se perdre dans des préoccupations qui ne nous profitent pas. Nous devenons avides, jaloux, en colère, égoïstes, etc. Cependant, lorsque nous sommes vigilants, nous prenons conscience de la manière dont ces états d’esprit nous font souffrir, dont ils obscurcissent notre conscience et nous conduisent à commettre des actions mentales, verbales et physiques que nous regrettons par la suite. Lorsque nous sommes vigilants et conscients de ce qui se passe dans notre esprit, la douleur s’estompe, nous nous sentons plus libres et plus heureux.