Il vaudrait mieux avaler une boule de fer incandescent, brûlant comme une flamme que de manger l’aumône offerte, si l’on est sans moralité et sans retenue dans ses pensées, ses paroles et ses actes.
L’histoire des bhikkhus qui vivaient sur la rive de la rivière Vaggumuda
Alors qu’il résidait dans la forêt de Mahavana, près de Vesali, le Bouddha prononça le verset 308, en référence aux bhikkhus qui passaient le vassa* sur la rive de la rivière Vaggumuda.
À cette époque, il y avait une famine dans le pays des Vajjis. Alors, pour essayer d’obtenir assez de nourriture, ces bhikkhus firent croire aux gens qu’ils avaient atteint des stades élevés de l’Éveil alors que ce n’était pas le cas. Les gens du village, les croyant et les respectant, leur offrirent beaucoup de nourriture, laissant très peu pour eux-mêmes.
À la fin du vasa, comme il était coutume, des bhikkhus de toutes les régions du pays vinrent rendre hommage au Bouddha. Les bhikkhus de la rive de la rivière Vaggumuda vinrent également. Ils avaient l’air en pleine forme, alors que les autres bhikkhus étaient pâles et épuisés. Le Bouddha parla à tous les bhikkhus et leur demanda comment ils s’étaient arrangés pendant la retraite. Le Bouddha demanda spécifiquement aux bhikkhus de la rivière Vaggumuda s’ils avaient rencontré des difficultés à obtenir des aumônes alimentaires à cause de la famine. Ils répondirent qu’ils n’avaient rencontré aucune difficulté à obtenir de la nourriture.
Le Bouddha savait comment ces bhikkhus avaient réussi à obtenir suffisamment de nourriture. Mais il voulait les instruire sur ce point, ainsi demanda-t-il : « Comment avez-vous réussi à obtenir tant de nourriture pendant la retraite ? ». Les bhikkhus lui racontèrent alors comment ils avaient discuté entre eux et décidé qu’ils devaient s’adresser les uns aux autres de telle sorte que les villageois pensent qu’ils avaient vraiment atteint des stades élevés de l’Éveil. Le Bouddha leur demanda alors s’ils avaient réellement atteint ces stades. Lorsqu’ils répondirent négativement, le Bouddha les réprimanda.
Puis le Bouddha dit :
Il vaudrait mieux avaler une boule de fer incandescent, brûlant comme une flamme que de manger l’aumône offerte, si l’on est sans moralité et sans retenue dans ses pensées, ses paroles et ses actes.
* Vassa : retraite annuelle de trois mois, observée par les moines bouddhistes, elle a lieu pendant la saison des pluies.
Quelques réflexions …..
Dans ce verset, le Bouddha nous rappelle non seulement que le mensonge a de graves répercussions sur notre vie non seulement dans cette vie mais aussi dans nos vies futures. C’est encore plus vrai lorsque les mensonges sont proférés pour exploiter des personnes vulnérables et que ces mensonges concernent des questions spirituelles. Le Bouddha recommandait le contentement à ses moines et le respect des offrandes faites par les disciples laïcs. Par exemple, il accepta et mangea une petite galette de riz pilé faite par Punna, une jeune esclave et lui donna un enseignement sur le Dhamma (verset 226).