Verset 209 : Celui qui fait ce qu’il aurait dû éviter et ne fait pas ce qu’il aurait dû faire, qui abandonne le noble but de la vie (c’est-à-dire la moralité, la concentration et la sagesse) pour nouer des liens affectifs, convoite les avantages obtenus par ceux qui ont fait l’effort de garder le cap.
Verset 210 : Ne te rapproche pas trop de ceux qui te sont chers, ni de ceux que tu n’aimes pas ; ne pas voir ceux qui te sont chers est aussi douloureux que de voir ceux que tu n’aimes pas.
Verset 211 : Donc ne crée pas de liens affectifs trop forts, car la séparation d’avec les êtres chers est une source de souffrance ; il n’y a pas d’attaches pour ceux qui sont libres d’affection et d’aversion.
L’histoire de trois ascètes
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça les versets 209, 210 et 211, en faisant référence à un trio composé d’un père, d’une mère et d’un fils.
Un jour à Savatthi, le fils unique d’une famille devint bhikkhu ; le père suivit et finalement, la mère devint également une bhikkhuni. Ils étaient si attachés les uns aux autres qu’ils étaient rarement séparés. La famille vivait au monastère comme si elle était dans sa propre maison, parlant et mangeant ensemble, se rendant ainsi gênante pour les autres. D’autres bhikkhus en parlèrent au Bouddha, qui les convoqua et leur dit : « Une fois que vous avez rejoint l’Ordre, vous ne devez plus rester ensemble comme une famille. Ne pas voir ceux qui vous sont chers, et voir ceux qui ne le sont pas, sont tous deux douloureux et pénibles ; vous ne devez donc chérir aucun être ni aucun objet ».
Puis le Bouddha dit :
Celui qui fait ce qu’il aurait dû éviter et ne fait pas ce qu’il aurait dû faire, qui abandonne le noble but de la vie (c’est-à-dire la moralité, la concentration et la sagesse) pour nouer des liens affectifs, convoite les avantages obtenus par ceux qui ont fait l’effort de tenir le cap.
Ne te rapproche pas trop de ceux qui te sont chers, comme de ceux que tu n’aimes pas ; ne pas voir ceux qui te sont chers est aussi douloureux que de voir ceux que tu n’aimes pas.
Donc ne crée pas de liens affectifs trop forts, car la séparation d’avec les êtres chers est une source de souffrance ; il n’y a pas d’attaches pour ceux qui sont libres d’affection et d’aversion.
Quelques réflexions …..
Nous nous attachons très fortement les uns aux autres, surtout lorsqu’il s’agit de gens proches, comme les membres de notre famille – nos enfants, nos parents. Cependant, cet attachement peut conduire à passer des opportunités importantes, comme dans ce cas, cette famille ne pratiquait pas le Dhamma, car le père, la mère et le fils étaient trop investis dans la vie les uns des autres. Nous ne nous accrochons pas seulement aux personnes, mais aussi à des choses comme la nourriture, et à des concepts comme la nationalité, la richesse, et cela entraîne des bagarres, des guerres et des conflits de toutes sortes. Cela nous empêche également de développer notre esprit vers l’éthique et la paix.
Le bonheur que nous obtenons de notre famille et de nos amis est plein d’incertitudes et dépend des circonstances. Un jour, l’un des membres de la famille ou un ami meurt pour une raison quelconque et nous nous retrouvons désemparés et perdus. Nous souffrons.
Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas aimer notre famille, mais en gardant toujours à l’esprit que la situation va changer, que notre enfant va nous quitter, que nos parents vont mourir, que nous allons peut-être tomber malade et qu’alors la situation que nous aimons tant, à laquelle nous sommes si attaché, va changer et ne sera plus jamais la même. Lorsque nous sommes vraiment conscients de cela, nous donnons aux personnes qui nous sont proches la liberté de se développer, d’essayer de nouvelles choses et nous profitons du temps que nous avons avec elles sans nous attacher.