Dhammapada Verset 216

Le désir engendre le chagrin, le désir engendre la crainte. Pour celui qui est libéré du désir, il n’y a pas de chagrin, ni, à plus forte raison, de crainte.

L’histoire d’un brahmane

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 216, en référence à un brahmane qui était fermier.

Un brahmane qui était fermier vivait à Savatthi, il n’était pas bouddhiste. Mais le Bouddha savait que le brahmane atteindrait la réalisation de Sotapanna (premier stage de l’Éveil) dans un avenir proche. Le Bouddha alla voir le brahmane alors qu’il labourait son champ et lui parla. Le brahmane se lia d’amitié avec le Bouddha et le remercia de s’intéresser à lui et à son travail. Un jour, il dit au Bouddha : « Samana Gotama, quand j’aurai récolté mon riz dans ce champ, je t’en offrirai d’abord avant d’en prendre moi-même. Je ne mangerai pas mon riz tant que je ne t’en aurai pas donné ». Cependant, le Bouddha savait à l’avance que le brahmane n’aurait pas la possibilité de récolter le riz de son champ cette année-là, mais il ne dit rien.

Puis, la nuit précédant la récolte du riz, une forte pluie balaya toute la récolte. Le brahmane était désemparé, car il ne pouvait plus offrir de riz à son ami, le Samana Gotama. Le brahmane était si triste et déprimé qu’il est allé se coucher et ne voulait pas se lever.

Le Bouddha se rendit chez brahmane et celui-ci lui parla de la grande catastrophe qui l’avait frappé. En réponse, le Bouddha lui dit : « Brahmane, tu ne connais pas la cause du chagrin, mais je la connais. Si le chagrin et la peur surgissent, c’est à cause du désir ».

Puis le Bouddha dit : Le désir engendre le chagrin, le désir engendre la crainte. Pour celui qui est libéré du désir, il n’y a pas de chagrin, ni, à plus forte raison, de crainte.

À la fin du discours, le brahmane atteignit le premier stade de l’Éveil.

Quelques réflexions …..

Lorsque nous nous engageons dans une activité pour obtenir un résultat, et qu’elle ne porte pas les fruits que nous espérions, nous sommes déçus et nous souffrons. Mais nous devons nous rappeler que l’avenir est incertain et que la déception fait partie de la vie. Si nous sommes négligents et nous ne nous préparons pas à ces éventualités, nous serons désemparés lorsqu’elles se produisent.

Ce n’est pas la déception, la réalité physique de la situation, mais le désir de ce que l’on pensait être le résultat. Le brahmane n’a pas souffert parce qu’il n’a pas récolté son riz, les brahmanes étaient la classe supérieure de l’Inde ancienne, il avait donc très probablement l’argent pour se nourrir et nourrir sa famille, il a souffert parce qu’il avait suscité une telle excitation au sujet de ce qu’il allait faire de sa récolte (la partager avec son ami, le Bouddha).

Nous aimons ce sentiment de désir, nous faisons des plans, nous sommes impatients d’obtenir quelque chose et nous sommes excités à l’idée de l’obtenir, mais c’est de là d’où vient la souffrance. Même si nous obtenons ce que nous voulons, ce sera toujours insatisfaisant.  En effet, tout est impermanent, casse, se décompose, devient démodé. Lorsque nous voyons cela clairement, nous voyons le danger du désir.