Le plaisir des sens engendre le chagrin, le plaisir des sens engendre la peur. Pour celui qui est libre de tout attachement au plaisir des sens, il n’y a pas de chagrin ; comment y aurait-il la peur ?
L’histoire d’Anitthigandha Kumara
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 215, en référence à un jeune homme nommé Anitthigandha.
Anitthigandha vivait à Savatthi. Il devait épouser une belle jeune fille de la ville de Sagala, dans le pays des Maddas. Alors que la mariée venait de chez elle à Savatthi, elle tomba malade et mourut en chemin. Lorsque le jeune homme apprit la mort tragique de sa promise, il eut le cœur brisé.
À ce moment-là, le Bouddha, sachant que le temps était venu pour le jeune homme d’atteindre le premier stade de l’Éveil, il se rendit chez lui. Les parents du jeune homme offrirent de la nourriture au Bouddha. Après le repas, il demanda à ses parents d’amener le jeune homme en sa présence. Le Bouddha lui demanda pourquoi il était dans une telle souffrance et détresse et le jeune homme raconta toute l’histoire de la mort tragique de sa jeune fiancée. Alors le Bouddha lui dit : » Ô Anitthigandha ! La convoitise engendre le chagrin ; c’est à cause de la convoitise des choses et des plaisirs sensuels que le chagrin et la peur surgissent. »
Puis le Bouddha dit :
Le plaisir des sens engendre le chagrin, le plaisir des sens engendre la peur. Pour celui qui est libre de tout attachement au plaisir des sens, il n’y a pas de chagrin ; comment y aurait-il la peur ?
A la fin du discours Anitthigandha atteignit le premier stade de l’Éveil.
Quelques réflexions …..
L’incapacité d’obtenir l’objet de notre désir, qui est un phénomène courant dans la vie comme les ambitions non réalisées, l’amour non partagé est une grande source de souffrance. Nous cultivons, et même renforçons le désir en rêvant à quel point ce sera merveilleux lorsque nous l’obtiendrons enfin. Lorsque cet espoir est finalement anéanti, nous nous sentons désespérés, impuissants, parfois même amers et déprimés.
Nos rêves sont souvent dépourvus de réalité. Nous pensons que nos rêves d’avoir une promotion, d’avoir une relation amoureuse ou même d’être marié avec telle personne est la clé de notre bonheur. Mais, en fait, nous ne faisons qu’anticiper le plaisir que nous aurons lorsque nous obtiendrons l’objet, cela n’est pas basé sur la réalité de la situation. Lorsque nous anticipons le plaisir, nous déclenchons en fait la libération de neurotransmetteurs dans le cerveau, comme la dopamine, la sérotonine et l’ocytocine, c’est de cela que nous devenons dépendants. Lorsque nous n’obtenons pas ce que nous voulons, ces neurotransmetteurs cessent d’être secrétés et nous ressentons un sentiment de perte qui a très peu à voir avec l’objet lui-même. Lorsque nous méditons, nous voyons clairement que ce n’est pas l’objet lui-même qui nous plaît, mais le sentiment qu’il déclenche en nous.