L’attachement (aux plaisirs sensuels) engendre le chagrin, l’attachement engendre la peur. Pour celui qui est libre de tout attachement, il n’y a pas de chagrin ; comment y aurait-il de la peur ?
L’histoire des Princes Licchavi
Alors qu’il résidait au monastère de Kutagara à Vesali, le Bouddha prononça le Verset 214, en référence aux Princes Licchavi.
Un jour de fête, le Bouddha entra dans la ville de Vesali, accompagné d’un groupe de bhikkhus. Sur leur chemin, ils rencontrèrent les Princes Licchavi, qui étaient sortis élégamment habillés. Le Bouddha, les voyant en grande tenue, dit aux bhikkhus : » Bhikkhus, ceux qui ne sont pas allés dans le monde des deva Tavatimsa* devraient bien regarder Les Princes Licchavi. » Les princes se rendirent dans un jardin d’agrément. Là, ils se disputèrent au sujet d’une courtisane, chacun désirant son affection, et rapidement ils en vinrent aux mains. Le résultat fut que certains d’entre eux durent être transportés chez eux, en sang. A leur retour, le Bouddha et les bhikkhus virent les princes blessés et sanguinolents.
À propos de cet incident, les bhikkhus firent la remarque suivante : « Pour l’amour d’une femme, ces princes Licchavi sont ruinés ». Le Bouddha répondit : » Bhikkhus, le chagrin et la peur naissent de la jouissance et de l’attachement aux plaisirs sensuels. «
Puis le Bouddha dit :
L’attachement (aux plaisirs sensuels) engendre le chagrin, l’attachement engendre la peur. Pour celui qui est libre de tout attachement, il n’y a pas de chagrin ; comment y aurait-il de la peur ?
*Tavatimsa : royaume des « trente-trois dieux », « êtres divins » de classe supérieure.
Quelques réflexions …..
Nous pensons généralement que l’amour romantique est une partie merveilleuse de la vie. « Mieux vaut avoir aimé et perdu ce qu’on aime que de n’avoir jamais connu l’amour » comme disait Alfred Tennyson. Cependant, c’est une grande source de souffrance et, comme pour tout désir, il s’agit de ne pas obtenir ce que l’on veut ou d’obtenir ce que l’on ne veut pas. Par exemple, lorsque nous tombons amoureux de quelqu’un et que le sentiment n’est pas réciproque. Mais, plus profondément, il s’agit de ce que tomber amoureux ou être amoureux nous fait en tant que personne. Nous ne devenons pas plus gentils, plus bienveillant ou plus sage au contraire nous avons tendance à devenir plus possessifs, jaloux, inquiets et méfiants. Nous sommes tellement pris par notre désir que nous devenons aveugles aux effets que cela a sur nous et sur les autres. Cet aveuglement est si profond que nous nions l’évidence de la souffrance et que nous la romançons comme Alfred Tennyson. Lorsque nous méditons, nous nous rendons compte qu’en fait l’amour romantique n’est pas une source de bonheur stable et durable, nous surmontons cet aveuglement et nous nous sentons en paix.