L’affection engendre la tristesse, l’affection engendre la crainte. Pour celui qui est libre d’affection, il n’y a pas de chagrin, ni, à plus forte raison, de crainte.
L’histoire d’un riche chef de famille
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 212 en référence à un homme riche qui avait perdu son fils.
Un riche chef de famille était très affligé par la mort de son fils. Il se rendait souvent au cimetière et y pleurait. Tôt, un matin, le Bouddha vit et homme dans sa vision surnaturelle. Alors, prenant un bhikkhu avec lui, le Bouddha se rendit chez cet homme. Là, il demanda à l’homme pourquoi il se sentait si malheureux. L’homme lui raconta la mort de son fils et la douleur et le chagrin qu’il ressentait. Le Bouddha lui dit : « Ce qui est de nature à mourir est mort, la mort affecte tous les êtres vivants. Tous les êtres qui naissent doivent mourir un jour ; la vie se termine toujours par la mort. Vous devez toujours être conscient du fait que la vie se termine par la mort. N’imaginez pas que seul votre fils bien-aimé soit soumis à la mort. Ne soyez pas si affligé ou si ébranlé. Le chagrin et la crainte naissent de l’affection. »
Puis le Bouddha dit : L’affection engendre la tristesse, l’affection engendre la crainte. Pour celui qui est libre d’affection, il n’y a pas de chagrin, ni, à plus forte raison, de crainte.
À la fin du discours, l’homme atteignit la réalisation de Sotapanna (premier stage de l’Éveil).
Quelques réflexions …..
Chérir quelque chose ou quelqu’un ne mène pas au bonheur. Tout ce qui est aimé et agréable change, se brise, est volé et, dans le cas d’un être, meurt, ceci apporte de la souffrance. Nous ressentons également de la peur lorsque nous réalisons que ce que nous chérissons va changer et sera séparé de nous à un moment donné dans l’avenir. Nous ressentons cette peur même lorsque nous sommes entourés par les gens et les choses que nous chérissons parce que nous avons peur de les perdre. Chérir, c’est en fait s’accrocher. S’accrocher à quelqu’un ou à quelque chose est toujours teinté d’une peur et d’une inquiétude constantes.
Il est évident que cela ne signifie pas que nous devons négliger nos enfants ou notre famille, mais que nous devons prendre soin d’eux en sachant que la relation va changer, qu’elle se terminera d’une manière ou d’une autre et qu’en fin de compte, si elle ne se termine pas par les circonstances de la vie, elle se terminera par la mort. Sachant cela, nous profitons au maximum du temps que nous avons avec eux mais sans illusion et nous ne limitons ni leur liberté ni la nôtre.