Dhammapada Versets 328 – 330

Verset 328 : Si l’on trouve un ami sagace, un compagnon vertueux et loyal, on doit vivre avec lui dans la joie et la pleine conscience, surmontant tous les dangers.

Verset 329 : Si l’on ne trouve pas d’ami sagace, un compagnon vertueux et loyal, il faut vivre seul comme le roi qui a abandonné et quitté le pays qu’il avait conquis, et comme l’éléphant Matanga qui erre seul dans la forêt.

Verset 330 : Il vaut mieux vivre seul ; il n’y a pas de fraternité avec un fou. Il faut donc vivre seul, ne pas faire le mal et être libre de tout souci comme l’éléphant Matanga qui erre seul dans la forêt.

L’histoire d’un certain nombre de bhikkhus

Alors qu’il résidait dans la forêt de Palileyya où l’éléphant Palileyyaka le servait, le Bouddha prononça les versets 328, 329 et 330, en référence aux bhikkhus de Kosambi.

Une fois, les bhikkhus de Kosambi se séparèrent en deux groupes ; un groupe suivit le maître du Vinaya et l’autre suivit le maître du Dhamma. Ils n’écoutaient même pas le Bouddha qui les exhortait à faire la paix. Alors, le Bouddha les quitta et passa le vassa* tout seul dans la forêt, et l’éléphant Palileyyaka prit soin de lui.

A la fin du vassa, le Vénérable Ananda se rendit dans la forêt, accompagné de cinq cents bhikkhus. Laissant les bhikkhus à quelque distance, le Vénérable Ananda s’approcha seul du Bouddha. Le Bouddha dit alors à Ananda d’appeler les autres bhikkhus. Tous vinrent, rendirent hommage au Bouddha et dirent : « Vénérable Monsieur ! Vous avez dû avoir du mal à passer le vassa tout seul dans cette forêt. »

Le Bouddha répondit :  » Bhikkhus, ne dites pas cela ; l’éléphant Palileyyaka s’est occupé de moi pendant tout ce temps. Il était, en effet, un très bon ami, un véritable ami. Si l’on a un tel ami, il faut rester avec lui ; mais si l’on ne trouve pas de bon ami, il vaut mieux rester seul ».

Puis le Bouddha dit :

Si l’on trouve un ami sagace, un compagnon vertueux et loyal, on doit vivre avec lui dans la joie et la pleine conscience, surmontant tous les dangers.

Si l’on ne trouve pas d’ami sagace, un compagnon vertueux et loyal, il faut vivre seul comme le roi qui a abandonné et quitté le pays qu’il avait conquis, et comme l’éléphant Matanga qui erre seul dans la forêt.

Il vaut mieux vivre seul ; il n’y a pas de fraternité avec un fou. Il faut donc vivre seul, ne pas faire le mal et être libre de tout souci comme l’éléphant Matanga qui erre seul dans la forêt.

* Vassa : retraite annuelle de trois mois, observée par les moines bouddhistes, elle a lieu pendant la saison des pluies.

Quelques réflexions …..

Une fois de plus (verset 78), le Bouddha nous rappelle l’influence que les « mauvais amis » peuvent avoir sur nous.  Certes, nous aimerions avoir des amis pour nous guider, nous aider sur notre chemin spirituel, c’est naturel, mais nous ne devons pas nous contenter d’une association avec ceux qui ne comprennent pas le but ou les moyens de la voie du Bouddha. Aussi précieux que soit un compagnon spirituel, le mieux est de se lancer seul, en toute indépendance si nous ne pouvons pas trouver de tels amis.

Lorsque nous nous associons avec des personnes qui ont moins de détermination que nous, pratiquent avec complaisance, nous risquons de contracter leurs habitudes et leurs façons de penser et d’agir. En revanche, si nous nous associons avec des personnes qui sont déterminées et qui ont de la sagesse, nous en profitons car nous pouvons voir leurs façons d’agir et de penser, ce qui nous aide à développer la sagesse et l’effort. L’effet boule de neige se produit, car nous les soutenons à notre tour dans leur développement sur la voie de l’Éveil.