Dhammapada Verset 320 – 322

Verset 320 : Comme un éléphant dans un champ de bataille résiste aux flèches tirées d’un arc, ainsi supporterai-je les mauvais traitements. En effet, beaucoup de gens sont sans moralité.

Verset 321 : Seuls les chevaux et les éléphants dressés sont conduits aux assemblées ; le roi ne monte que les chevaux et les éléphants dressés. Les plus nobles parmi les hommes sont les hommes domptés, qui endurent les mauvais traitements.

Verset 322 : Les mules, les chevaux pur-sang, les chevaux du Sind et les grands éléphants ne sont nobles que lorsqu’ils sont dressés ; mais celui qui s’est apprivoisé lui-même est de loin le plus noble.

Sur la maîtrise de soi

Alors qu’il résidait au monastère de Ghositarama, le Bouddha prononça les versets 320, 321 et 322, en référence à la patience et à l’endurance dont il fit preuve lorsqu’il fut malmené par les mercenaires de Magandiya, l’une des trois reines du roi Udena.

Un jour, le père de Magandiya, très impressionné par la personnalité et l’apparence du Bouddha, avait offert sa très belle fille en mariage au Bouddha Gotama. Mais le Bouddha refusa son offre et déclara qu’il n’aimait pas toucher, même avec ses pieds, une telle chose qui était pleine de saleté et d’excréments. En entendant cette remarque, le père et la mère de Magandiya, discernant la vérité de la remarque, atteignirent le troisième stade de l’Éveil. Magandiya, cependant, considérait le Bouddha comme son ennemi juré et était déterminée à se venger.

Plus tard, elle devint l’une des trois reines du roi Udena. Lorsqu’elle apprit que le Bouddha était venu à Kosambi, elle engagea quelques habitants et leurs serviteurs pour le maltraiter lorsqu’il entra dans la ville pour mendier de la nourriture. Ces mercenaires le suivirent en l’injuriant, l’appelant voleur, fou, chameau, âne, celui qui est destiné au niraya (enfer). En entendant ces propos injurieux, le Vénérable Ananda supplia le Bouddha de quitter la ville et d’aller ailleurs pour mendier de la nourriture. Mais le Bouddha refusa et dit : « Dans une autre ville aussi, nous pourrions être maltraités et il n’est pas possible de déménager chaque fois que l’on est maltraité. Il est préférable de résoudre un problème là où il se pose. Je suis comme un éléphant sur un champ de bataille ; comme un éléphant qui résiste aux flèches qui viennent de toutes parts, j’endurerai aussi patiemment les abus qui viennent de personnes sans moralité. »

Puis le Bouddha dit :

Comme un éléphant dans un champ de bataille résiste aux flèches tirées d’un arc, ainsi supporterai-je les mauvais traitements. En effet, beaucoup de gens sont sans moralité.

Seuls les chevaux et les éléphants dressés sont conduits aux assemblées ; le roi ne monte que les chevaux et les éléphants dressés. Les plus nobles parmi les hommes sont les hommes domptés, qui endurent les mauvais traitements.

Les mules, les chevaux pur-sang, les chevaux du Sind et les grands éléphants ne sont nobles que lorsqu’ils sont dressés ; mais celui qui s’est apprivoisé lui-même est de loin le plus noble.

À la fin du discours, ceux qui avaient maltraité le Bouddha réalisèrent leur erreur et vinrent lui rendre hommage ; certains d’entre eux atteignirent le premier stade de l’Éveil.

Quelques réflexions …..

On nous conseille souvent d’avoir « la peau dure » quand on est dans les situations difficiles, quand les gens nous insultent ou pire. Lorsque nous avons la conscience tranquille, que nous savons que nous agissons de manière éthique et bienveillante nous devons nous sentir un peu comme un St Bernard poursuivi par un Chihuahua qui aboie, le St Bernard n’y prête aucune attention et continue à marcher.

Le Bouddha est très franc et dit que tous les gens ne sont pas merveilleux, honnêtes et bienveillants. Il nous conseille d’être conscients que la plupart des gens sont incontrôlés et sans aucun principe, que nous devrions simplement accepter ce fait sans réaction négative et continuer notre vie.