Dhammapada Verset 287

Celui dont l’esprit s’attache à ses possessions, sa famille, son bétail sera emporté par la mort comme une inondation emporte un village endormi.

L’histoire de Theri Kisagotami (même histoire que verset 114)

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 114, en référence à Kisagotami.

Kisagotami était la fille d’un homme riche de Savatthi ; elle était connue sous le nom de Kisagotami à cause de son corps mince. Kisagotami s’est mariée à un jeune homme riche et un fils est né de cette union. Le garçon mourut alors qu’il n’était qu’un bambin et Kisagotami fut frappée par le chagrin. Portant le cadavre de son fils, elle demanda à toutes les personnes qu’elle rencontrait de lui donner un médicament qui le ramènerait à la vie. Les gens commencèrent à penser qu’elle était devenue folle. Mais un homme sage, voyant son état, pensa qu’il devait lui venir en aide. Il lui dit donc : « Le Bouddha est la personne que tu dois approcher, il a le remède dont tu as besoin, va le voir ». Elle alla donc rencontrer le Bouddha et lui demanda de lui donner le médicament qui ramènerait son fils à la vie.

Le Bouddha lui dit d’aller chercher des graines de moutarde dans une maison où il n’y avait pas eu de mort. Portant son enfant mort, Kisagotami alla de maison en maison demandant des graines de moutarde. Tout le monde était prêt à l’aider, mais elle n’a pas pu trouver une seule maison où il n’y avait pas eu de mort. Elle réalisa alors que sa famille n’était pas la seule à avoir été confrontée à la mort et qu’il y avait plus de morts que de vivants. Dès qu’elle s’en est rendu compte, son attitude à l’égard de son fils mort changea ; elle n’était plus attachée au corps de son fils mort.

Elle laissa le cadavre dans la jungle et retourna voir le Bouddha en lui rapportant qu’elle ne pouvait trouver aucune maison où la mort n’était pas survenue. Le Bouddha lui dit alors : « Gotami, tu pensais être la seule à avoir perdu un fils. Comme tu l’as maintenant compris, la mort survient chez tous les êtres ; avant que leurs désirs soient assouvis, la mort les emporte. » En entendant cela, Kisagotami réalisa pleinement l’impermanence, le caractère insatisfaisant et l’insubstantialité des agrégats et atteignit le premier stade de l’Eveil.

Puis le Bouddha dit :

Celui dont l’esprit s’attache à ses possessions, sa famille, son bétail sera emporté par la mort comme une inondation emporte un village endormi.

Quelques réflexions …..

Nous avons tendance à nous réfugier dans nos biens, notre famille, nos amis, nos collègues et même notre pays et, pour être honnête, ils nous sont souvent d’un grand secours lorsque nous avons des problèmes et des difficultés. Cependant, ils ne sont pas et ne peuvent pas être un refuge car, comme nous, ils sont impermanents ; notre famille, nos amis et nos collègues vont mourir, nos biens matériels se détérioreront et tomberont en poussière.

Cela ne signifie évidemment pas que nous ne devons pas avoir de l’affection et même de l’amour pour les personnes qui nous entourent et les aider si elles ont besoin de nous, mais l’amour est différent de l’attachement. Dans l’attachement, il y a une dépendance affective, un besoin que nous attendons que les autres comblent. C’est une situation qui ne peut que conduire à la souffrance. La réalité est que nous sommes nés seuls, nous sommes nés nus et nous mourrons seuls et nus. Ceci est vrai pour tous les êtres vivants.

Une fois que nous avons réalisé cela, nous savons que la meilleure façon de passer notre vie est d’essayer d’atteindre la paix et la libération.