Dhammapada Verset 282

La sagesse est le fruit de la méditation ; sans cette pratique, la sagesse diminue. Connaissant la voie du développement et de la perte de la sagesse, il faut agir de manière que la sagesse augmente.

L’histoire de Vénérable Potthila

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 282, en référence à Vénérable Potthila.

Potthila était un bhikkhu expérimenté qui connaissait bien le Pitaka* et enseignait le Dhamma à cinq cents bhikkhus. Parce qu’il connaissait très bien le Pitaka, il était aussi très vaniteux. Le Bouddha connaissait sa faiblesse et voulait qu’il s’amende et le mette sur le droit chemin. Ainsi, chaque fois que Potthila venait lui rendre hommage, le Bouddha s’adressait à lui en l’appelant « Potthila l’inutile ». Lorsque Potthila entendit ces remarques, il réfléchit à ces mots du Bouddha et réalisa que le Bouddha avait fait ces remarques désobligeantes parce que lui, Potthila, n’avait fait aucun effort sérieux pour pratiquer la méditation et n’avait atteint aucun des stades de l’Éveil ou même aucun niveau d’absorption mentale profonde.

Ainsi, sans rien dire à personne, Vénérable Potthila partit pour un monastère situé à vingt yojanas (1 yojana = 12 km) du monastère de Jetavana. Dans ce monastère, il y avait trente bhikkhus. Il alla d’abord voir le bhikkhu le plus ancien et lui demanda humblement d’être son mentor ; mais le Vénérable, souhaitant l’humilier, lui demanda d’aller voir le bhikkhu le plus ancien suivant, qui à son tour l’envoya au suivant. C’est ainsi qu’il fut envoyé de l’un à l’autre jusqu’à ce qu’il arrive à un samanera (novice) qui bien qu’il n’ait que sept ans, avait déjà atteint l’Éveil. Le jeune samanera ne l’accepta comme élève qu’après s’être assuré que Potthila suivrait docilement ses instructions. Selon les instructions du samanera, Vénérable Potthila garda son esprit fermement fixé sur la vraie nature du corps ; il était très ardent et vigilant dans sa méditation.

Le Bouddha vit Potthila dans sa vision et, par un pouvoir surnaturel, lui fit sentir sa présence et l’encouragea à rester ferme et ardent.

Puis le Bouddha dit :

La sagesse est le fruit de la méditation ; sans cette pratique, la sagesse diminue. Connaissant la voie du développement et de la perte de la sagesse, il faut agir de manière que la sagesse augmente.

A la fin du discours, Potthila atteignit l’Éveil.

*Tipitaka: trois collections de livres qui constituent le canon des écritures bouddhistes.

Quelques réflexions …..

La sagesse vient de la méditation, de l’ouverture spirituelle par laquelle nous arrivons à la connaissance directe de nous-même et des phénomènes ; selon le Bouddha, seule l’expérience directe de la Vérité du Dhamma constitue une véritable connaissance (verset 259). Cette connaissance directe ne peut être acquise par la lecture ou par l’écoute des enseignements. Cela nous donne simplement des idées et même si elles sont sophistiquées, elles ne sont que des idées.

Cependant, ce verset va plus loin, car le Bouddha affirme que si nous ne méditons pas, nous perdons même la sagesse que nous possédons déjà, car il n’y aura pas la stabilité nécessaire dans notre esprit pour conserver la sagesse que nous avons développée. Cela implique également que les méditants qui abandonnent leur pratique perdront ce qu’ils ont acquis grâce à elle.

En reconnaissant ces voies alternatives de progrès et de déclin, nous devrions agir afin d’accroître la sagesse. C’est à nous de choisir la voie que nous allons prendre.