Dhammapada Verset 281

Une personne réservée dans ses paroles et ses pensées, sans reproche dans ses actions, purifiant constamment pensées, paroles et actions, parviendra au bout de la Voie proclamée par les sages.

L’histoire d’un porc-péta*

Alors qu’il résidait au monastère de Veluvana, le Bouddha prononça le verset 281, en référence à un porc-péta.

Un jour, Vénérable Maha Moggallana descendait la colline de Gijjhakuta avec Vénérable Lakkhana lorsqu’il vit un misérable peta, toujours affamé, avec la tête d’un porc et le corps d’un être humain. En voyant le peta, Vénérable Maha Moggallana sourit, mais ne dit rien. De retour au monastère, Vénérable Maha Moggallana, en présence du Bouddha, parla du peta à tête de porc dont la bouche grouillait d’asticots. Le Bouddha dit également qu’il avait lui-même vu ce même peta peu de temps après avoir atteint l’état de Bouddha. Puis il raconta l’histoire du porc-péta.

À l’époque du Bouddha Kassapa**, ce peta était un bhikkhu qui enseignait souvent le Dhamma. Un jour, il se rendit dans un monastère où deux bhikkhus résidaient. Après avoir séjourné avec eux pendant un certain temps, il se rendit compte qu’il se portait plutôt bien, car les gens aimaient ses enseignements. Il se dit alors que ce serait encore mieux s’il pouvait faire partir les deux autres bhikkhus et avoir le monastère pour lui tout seul. Il essaya donc de les monter l’un contre l’autre. Les deux bhikkhus finir par se disputer et quittèrent le monastère dans des directions différentes. À cause de cette mauvaise action, ce bhikkhu renaquit dans l’Avici Niraya (enfer) et il purgea le reste de sa période de souffrance comme un porc-péta dont la bouche grouille d’asticots. Le Bouddha exhorta alors : « Un bhikkhu doit être calme et retenu en pensées, en paroles et en actes. »

Puis le Bouddha dit :

Une personne réservée dans ses paroles et ses pensées, sans reproche dans ses actions, purifiant constamment pensées, paroles et actions, parviendra au bout de la Voie proclamée par les sages.

* peta – fantôme, un fantôme avec la tête d’un porc et le corps d’un être humain.

** Bouddha Kassapa : l’un des sept bouddhas antiques qui ont précédé Gautama Buddha, le bouddha historique.

Quelques réflexions …..

Les choses recommandées dans ce verset semblent assez faciles, du moins en principe, bien qu’elles impliquent la restriction et la rupture de mauvaises habitudes, et qu’elles prennent du temps à perfectionner, elles sont néanmoins simples à saisir et à travailler.

La prudence dans la parole implique de toujours dire la vérité, de ne pas bavarder sur des futilités ou des sujets sans intérêt, de ne jamais faire de fausses déclarations et ne jamais être négligent dans nos paroles et blesser quelqu’un par nos propos. Ceci implique donc d’être conscient de l’effet de nos paroles sur les autres, de reconnaître leur valeur et de se soucier d’eux.

Contrôler l’esprit et ne pas le laisser vagabonder sans fin et sans but. Certaines personnes semblent incapables de se taire mentalement et sont toujours en train de parler et de fantasmer. Ceci est difficile au début, mais pas à pas nous pouvons cultiver un esprit calme et notre vie devient moins tendue. Quand l’esprit se calme et se tait, content simplement d’être dans le moment présent, on devient paisible comme si on avait déposé un lourd fardeau.  

Lorsque l’esprit et la parole sont maîtrisés, nos actions physiques aussi deviennent calmes et contrôlées sans faire beaucoup d’effort, car tout bien et tout mal proviennent de l’esprit (verset 1).