Ni pour son propre bien ou pour celui des autres, il ne fait le mal ; il ne souhaite pas de fils et de filles, ni de richesse, ni de royaume en faisant le mal ; il ne souhaite pas le succès par des moyens déloyaux ; une telle personne est en effet vertueuse, sage et juste.
L’histoire de Vénérable Dhammika
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 84, en référence à Vénérable Dhammika.
Dhammika vivait à Savatthi avec sa femme. Un jour, il dit à sa femme qui était enceinte qu’il souhaitait devenir bhikkhu ; sa femme le supplia d’attendre jusqu’à la naissance de leur enfant. À la naissance de l’enfant, il demanda de nouveau à sa femme de le laisser partir ; une fois de plus, elle le supplia d’attendre que l’enfant puisse marcher. Alors Dhammika se dit : « Il est inutile pour moi de demander à ma femme son accord pour rejoindre l’Ordre ; je travaillerai pour ma propre libération ». Ayant pris une décision ferme, il quitta le foyer pour devenir un bhikkhu. Il prit un sujet de méditation du Bouddha et pratiqua la méditation avec ardeur et diligence et atteignit l’Éveil rapidement.
Quelques années plus tard, il visita sa maison afin d’enseigner le Dhamma à son fils et à sa femme. Son fils devint bhikkhu et lui aussi atteignit l’Éveil. La femme se dit alors : « Maintenant que mon mari et mon fils ont tous deux quitté le foyer, je ferais mieux de le quitter aussi ». C’est ainsi qu’elle quitta sa maison et devint bhikkhuni (nonne) ; elle aussi finit par atteindre l’Éveil.
Lors d’une rencontre de bhikkhus, on raconta au Bouddha comment Dhammika était devenu bhikkhu et atteignit l’Éveil, et comment, grâce à lui, son fils et sa femme avaient également atteint l’Éveil. Le Bouddha dit : « Bhikkhu, un homme sage ne souhaite pas la richesse et la prospérité en faisant le mal, que ce soit pour son propre bien ou pour celui des autres. Il ne travaille que pour sa propre libération du cycle des renaissances (samsara) en comprenant le Dhamma et en vivant selon le Dhamma ».
Puis le Bouddha dit :
Ni pour son propre bien ou pour celui des autres, il ne fait le mal ; il ne souhaite pas de fils et de filles, ni de richesse, ni de royaume en faisant le mal ; il ne souhaite pas le succès par des moyens déloyaux ; une telle personne est en effet vertueuse, sage et juste.
Quelques réflexions …..
Il n’y a jamais de bonnes raisons de faire quelque chose de malhonnête, de cruel ou contraire à la morale et à l’éthique. Mieux que tout succès mondain, est d’atteindre l’Éveil. Les succès mondains, tels qu’une promotion au travail, avoir des enfants ou une grande richesse, sont impermanents, insatisfaisants et conduisent généralement à un plus grand attachement à ce monde, donc à plus de souffrance pour soi-même et pour les autres à long terme. Il ne faut pas chercher le succès en dehors du dhamma.
Ce verset va à l’encontre de ce qu’on nous enseigne depuis notre enfance, on nous apprend à être physiquement attrayants, éloquents, sûrs de nous, éduqués, on nous enseigne la valeur de l’argent, du statut social et de la stabilité. Cela devient tellement ancré en nous que nous avons peur de l’instabilité, que nous nous sentons menacés dès qu’il y a du changement, nous devenons inflexibles. En fait, le monde devient comme une prison, une prison de responsabilité, de dettes, de propriété, de bon travail et de plans de retraite. En revanche, lorsque nous concentrons notre vie sur le dhamma, en étant généreux, bienveillant, éthique, calme et sage, nous nous sentons joyeux et libres et nous développons la sagesse.