Dhammapada Verset 171

Viens ! Regarde ce monde ! Paré et décoré comme un attelage royal, Il attire les ignorants, mais les sages n’y sont pas attachés.

L’histoire du prince Abhaya

Alors qu’il résidait au monastère de Veluvana, le Bouddha prononça le verset 71, en référence au prince Abhaya (Abhayarajakumara).

Un jour, le prince Abhaya revint triomphalement après avoir réprimé une rébellion à la frontière. Le roi Bimbisara était si satisfait de lui que pendant sept jours, Abhaya reçut la gloire et l’honneur d’un souverain, ainsi qu’une danseuse pour le divertir. Le dernier jour, alors que la danseuse divertissait le prince et sa compagnie dans le jardin, elle eut un accident vasculaire cérébral ; elle s’effondra et mourut sur place. Le prince fut choqué et très affligé. Malheureux, il alla voir le Bouddha en quête de réconfort. Le Bouddha lui dit : « Ô prince, les larmes que vous avez versées tout au long du cycle des renaissances ne peuvent être mesurées. Ce monde des khandhas (forme, sensation, perception, formations mentales et conscience) est l’endroit où les ignorants s’ébattent ».

Puis le Bouddha dit :

Viens ! Regarde ce monde ! Paré et décoré comme un attelage royal, Il attire les ignorants, mais les sages n’y sont pas attachés.

Quelques réflexions …..

Lorsque nous perdons quelqu’un qui nous est cher, nous avons tendance à remettre en question des aspects importants de notre vie, nos valeurs et nos attitudes, et à remettre également en question notre façon de voir les choses et à nous rendre compte que celles-ci ne mènent pas au bonheur, qu’elles ne reflètent pas la vérité de la vie. Nous nous rendons également compte que notre vision habituelle de la vie ne nous permet pas de faire face à des situations vraiment difficiles ; nous nous lançons alors dans la recherche de réponses plus profondes.

Lorsque nous naissons, on nous présente des choses colorées et excitantes et nous apprenons rapidement à y trouver du plaisir, nous nous laissons prendre par ces apparences ; le monde nous apparaît comme «  Paré et décoré comme un attelage royal  » ; cependant, lorsque quelque chose de difficile se produit, nous réalisons que ce plaisir est superficiel, basé sur l’attachement, que ces choses changent constamment, qu’elles sont impermanentes et en tant que telles, si nous y sommes attachées, nous souffrons lorsqu’elles disparaissent.

Cependant, les sages ne s’attachent pas à ce monde. Nous nous accrochons aux choses parce que nous ne comprenons pas leur vraie nature, mais en développant la sagesse nous voyons que rien ne vaut la peine de s’y accrocher, car nous pouvons voir que leur nature est de surgir, de durer un temps et de cesser, nous ne pouvons pas trouver un bonheur et une sécurité durable dans quelque chose qui ne dure pas.