Ne néglige pas ton propre bien moral pour le bien d’autrui, aussi grand soit-il. Percevant avec clarté ton propre bien, efforce toi d’atteindre le Nibbana.
L’histoire de Vénérable Attadattha
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 166, en référence à Vénérable Attadattha.
Lorsque le Bouddha déclara qu’il réaliserait le parinibbana* dans quatre mois, de nombreux bhikkhus qui n’avaient pas encore réalisé Nibbana étaient inquiets et ne savaient quoi faire ; ils se sentaient perdus et restèrent près du Bouddha. Attadattha, cependant, ne se rendit pas auprès du Bouddha, ayant résolu d’atteindre l’Éveil du vivant du Bouddha, il s’efforça de pratiquer la méditation. D’autres bhikkhus, ne le comprenant pas, l’emmenèrent voir le Bouddha et dirent : » Vénérable Seigneur, ce bhikkhu ne semble pas vous aimer et vous vénérer comme nous le faisons ; il ne vous visite pas et se tient à l’écart. » Le Vénérable leur expliqua alors qu’il s’efforçait d’atteindre l’Éveil avant que le Bouddha ne réalise le parinibbana et que c’était la seule raison pour laquelle il n’était pas venu voir le Bouddha.
Le Bouddha dit aux bhikkhus : « Bhikkhus, ceux qui m’aiment et me vénèrent devraient agir comme Attadattha. Vous ne me rendez pas hommage en m’offrant des fleurs, des parfums et de l’encens et en venant me voir ; vous me rendez hommage uniquement en pratiquant le Dhamma que je vous ai enseigné, c’est-à-dire le Dhamma Lokuttara (Dhamma qui mène à l’Éveil). »
Puis le Bouddha dit :
Ne néglige pas ton propre bien moral pour le bien d’autrui, aussi grand soit-il. Percevant avec clarté ton propre bien, efforce toi d’atteindre le Nibbana.
* Parinibbana : le nibbaṇa final, la fin de l’existence physique d’une personne qui a atteint l’éveil et l’entrée dans le nibbaṇa complet d’un bouddha ou d’un être éveillé.
Quelques réflexions …..
Nous avons tendance à faire les choses simplement parce que la société, la famille et les amis l’attendent de nous, mais souvent aussi parce que nous ne prenons pas le temps de réfléchir à ce qui est important, utile et bénéfique pour nous-mêmes et pour les autres. Dans cette histoire, Attadattha savait que l’aspect le plus important des enseignements du Bouddha était la libération de l’esprit. Les dernières paroles du Bouddha confirment cela : « Laissez le Dhamma et la discipline que je vous ai enseignés être votre maître. Tout passe. Poursuivez vos efforts, sans relâche. »
Le verset semble conseiller de s’occuper de soi au lieu de s’occuper des autres, ce qui pourrait sembler égoïste et égocentrique, mais en fait, dans de nombreux cas, le Bouddha montre comment le fait de prendre soin de soi, en particulier de son esprit, profite à tous les êtres et au monde en général. Par exemple, si nous sommes moins attachés aux biens matériels, nous sommes plus enclins à partager avec les autres et nous consommons moins, ce qui est meilleur pour l’environnement en général et pour les animaux et les insectes qui vivent dans cet environnement. Nous sommes également moins enclins à voler et à exploiter d’autres personnes.