Il faut d’abord s’établir dans ce qui est juste ; alors seulement, on peut guider les autres. Un homme sage ne doit pas encourir de reproches.
L’histoire de Vénérable Upananda Sakyaputta
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 158, en référence à Upananda, un Vénérable du clan Sakyan.
Upananda était un prêcheur très éloquent. Il avait l’habitude de prêcher aux autres de ne pas être avides et de n’avoir que des désirs modestes et il parlait avec éloquence des mérites du contentement et de la frugalité et des pratiques austères. Cependant, il ne mettait pas en pratique ce qu’il enseignait et prenait pour lui toutes les robes et autres accessoires auxquels les autres renonçaient.
Un jour, Upananda se rendit au monastère d’un village juste avant le vassa*. De jeunes bhikkhus, impressionnés par son éloquence, lui demandèrent de passer la retraite dans leur monastère. Il leur demanda combien de robes chaque bhikkhu recevait habituellement comme don pour le vassa dans leur monastère et ils lui répondirent qu’ils recevaient habituellement une robe chacun. Il ne s’est donc pas arrêté là, mais il a laissé ses pantoufles dans ce monastère. Au monastère suivant, il apprit que les bhikkhus recevaient habituellement deux robes chacun pour le vassa ; il y laissa son bâton. Au monastère suivant, les bhikkhus recevaient trois robes chacun comme don pour le vassa ; il y laissa sa bouteille d’eau. Enfin, il décida de passer la retraite au monastère où chaque bhikkhu recevait quatre robes.
À la fin du vassa, il réclama sa part de robes aux autres monastères où il avait laissé ses effets personnels. Puis il rassembla toutes ses affaires dans un chariot et revint à son ancien monastère. En chemin, il rencontra deux jeunes bhikkhus qui se partageaient deux robes et une précieuse couverture de velours et se disputaient. Comme ils ne parvenaient pas à un accord à l’amiable, ils demandèrent à Upananda d’arbitrer. Il leur donna une robe chacun et prit la précieuse couverture de velours pour avoir agi en tant qu’arbitre.
Les deux jeunes bhikkhus n’étaient pas satisfaits de cette décision, mais ils ne pouvaient rien y faire. Avec un sentiment de mécontentement et d’abattement, ils allèrent voir le Bouddha et lui rapportèrent l’affaire. Il leur répondit : « Celui qui enseigne les autres doit d’abord s’enseigner lui-même et agir comme ce qu’il enseigne. »
Puis le Bouddha dit :
Il faut d’abord s’établir dans ce qui est juste ; alors seulement, peut-on guider les autres. Un homme sage ne doit pas encourir de reproches.
À la fin du discours, les deux jeunes bhikkhus atteignirent le premier stade de l’Eveil.
* Vassa : retraite annuelle de trois mois, observée par les moines bouddhistes, elle a lieu pendant la saison des pluies.
Quelques réflexions …..
Nous connaissons tous des gens comme Upananda qui critiquent et veulent nous enseigner la bonne voie, mais qui ne pratiquent pas ce qu’ils enseignent eux-mêmes et parfois, nous sommes aussi comme cela. Le problème est souvent que nous comprenons intellectuellement ce qu’est la bonne voie, mais pas de manière expérimentale, intérieurement nous n’avons pas changé.
Cela peut nous éloigner de la vérité et nous conduire à l’arrogance, à la vanité et à la colère. Avant d’enseigner aux autres et de critiquer, nous devons regarder à l’intérieur de nous-mêmes et nous assurer que nous nous sommes purifiés, que les motifs qui nous poussent à enseigner sont exempts de souillures, et que nous le faisons pour le bien des autres et le nôtre avec respect et humilité.