Si on a de la considération envers soi-même, on doit monter la garde sans relâche. Pendant les trois stades de la vie, le sage reste vigilant.
L’histoire de Bodhirajakumara
Alors qu’il résidait dans le bois de Bhesakala, le Bouddha prononça le verset 157, en référence au prince Bodhirajakumara (Bodhi).
Un jour, le prince Bodhi se fit construire un magnifique palais. Lorsque le palais fut terminé, il invita le Bouddha à prendre un repas. Pour cette occasion spéciale, il fit décorer et parfumer le bâtiment avec quatre sortes de parfums et d’encens. De plus, une longue bande de tissu fut étendue sur le sol, en partant du seuil jusqu’à l’intérieur de la pièce. Puis, comme il n’avait pas d’enfants, le prince fit l’affirmation solennelle que s’il devait en avoir, le Bouddha devrait marcher sur le tissu. Lorsque le Bouddha arriva, le prince Bodhi demanda respectueusement au Bouddha, à trois reprises, d’entrer dans la pièce. Mais le Bouddha, au lieu de bouger, se contenta de regarder Ananda. Celui-ci le comprit et demanda alors au prince Bodhi d’enlever le tissu du seuil de la porte. Alors seulement, le Bouddha entra dans le palais. Le prince lui offrit une nourriture de choix. Après le repas, le prince demanda au Bouddha pourquoi il n’avait pas marché sur le tissu. Le Bouddha demanda à son tour au prince s’il n’avait pas étendu le tissu en faisant l’affirmation solennelle que s’il devait être béni par un enfant, il marcherait dessus ; et le prince répondit par l’affirmative. Le Bouddha lui dit que lui et sa femme n’allaient pas avoir d’enfants à cause de leurs mauvaises actions dans une vie passée. Puis il raconta l’histoire suivante.
Dans une de leurs existences passées, le prince et sa femme étaient les seuls survivants d’un naufrage. Ils avaient échoué sur une île déserte et y avaient survécu en mangeant des œufs d’oiseaux, des oisillons et des oiseaux, sans jamais éprouver le moindre remords. Pour cette mauvaise action, ils n’allaient pas avoir d’enfants dans cette vie. S’ils avaient éprouvé ne serait-ce qu’un léger remords pour leur acte à un moment quelconque de leur vie, ils auraient pu avoir un enfant ou deux dans cette existence. Se tournant ensuite vers le prince, le Bouddha dit : « Celui qui s’aime doit se garder du mal à toutes les étapes de sa vie. »
Puis le Bouddha dit :
Si on est cher à soi-même, on doit monter la garde sans relâche. Pendant les trois stades de la vie, le sage reste vigilant.
À la fin du discours, Bodhirajakumara atteignit le premier stade de l’Eveil.
Quelques réflexions …..
Que nous croyions ou non à la renaissance, les actes intentionnels de cruauté ont des conséquences, mais aussi les actes intentionnels de bonté. Ce que nous faisons cultivent des états d’esprit sains et malsains qui, à leur tour, motivent nos actes futurs. Le présent façonne l’avenir.
Il est parfois difficile d’être conscient des états d’esprit qui sous-tendent nos actions parce que nous sommes occupés, fatigués ou indisposés, mais souvent aussi parce que nous préférons ne pas voir, nous agissons sous l’influence des autres, de la mode ou de l’avidité et de la haine. Nous devons cependant être prudents, car tout acte intentionnel a des conséquences et celles-ci nous rattraperont un jour ou l’autre.
Cela dit, même si nous avons commis des actes cruels, et que nous reconnaissons avec honnêteté que ces actes étaient mauvais, nous pouvons décider de changer et de cultiver des qualités saines. Les conséquences de nos actes antérieurs peuvent encore nous rattraper, mais nous serons sur la bonne voie.