Dhammapada Versets 271 – 272

Moines, ne vous contentez pas de suivre les règles ni même d’étudier assidument. Ne vous sentez pas satisfaits parce que vous atteignez des états profonds de concentration ou parce que vous menez une vie de reclus. Ne vous dites pas « J’ai la chance de connaître la félicité du renonçant que l’homme ordinaire ne peut connaître ». Ce n’est que lorsque vous parviendrez à l’éradication complète de toutes les impuretés que vous serez satisfaits.

L’histoire de quelques bhikkhus

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça les versets 271 et 272, à propos de certains bhikkhus.

Il y avait autrefois des bhikkhus qui étaient dotés de vertu ; certains d’entre eux avaient strictement observé les pratiques austères, d’autres avaient une grande connaissance du Dhamma, d’autres avaient atteint des états d’absorption profonde (jhana), d’autres avaient atteint le premier stade de l’Éveil, etc. Tous pensaient que puisqu’ils avaient atteint tout cela, il leur serait assez facile d’atteindre l’Éveil. Avec cette pensée, ils allèrent voir le Bouddha.

Le Bouddha leur demanda : « Bhikkhus, avez-vous atteint l’Éveil ? ». Ils répondirent alors qu’ils étaient dans une telle condition qu’il ne leur serait pas difficile de l’atteindre à tout moment. Le Bouddha leur dit : « Bhikkhus ! Ce n’est pas parce que vous êtes dotés de moralité, ce n’est pas parce que vous avez atteint le premier stade de l’Éveil que vous devez être complaisants et penser qu’il y a juste un peu plus à faire ; à moins que vous n’ayez éradiqué toutes les souillures mentales, vous ne devez pas penser que vous avez réalisé la félicité parfaite de l’Éveil. »

Puis le Bouddha dit :  

Moines, ne vous contentez pas de suivre les règles ni même d’étudier assidument. Ne vous sentez pas satisfaits parce que vous atteignez des états profonds de concentration ou parce que vous menez une vie de reclus. Ne vous dites pas « J’ai la chance de connaître la félicité du renonçant que l’homme ordinaire ne peut connaître ». Ce n’est que lorsque vous parviendrez à l’éradication complète de toutes les impuretés que vous serez satisfaits.

À la fin du discours, tous ces bhikkhus atteignirent l’Éveil.

Quelques réflexions …..

Il est facile d’avoir une attitude similaire à celle des moines dans cette histoire. Nous méditons, nous pratiquons la pleine conscience, chaque jour avec beaucoup d’application et nous avons la sensation au bout d’un moment que nous progressons. Nous sommes évidemment ravis et nous relâchons nos efforts, pensant qu’un jour (ou quelques jours/ semaines) de repos ne fera pas une grande différence après tout, nos progrès sont stupéfiants. Cependant, lorsque nous revenons à la pratique, nous nous rendons compte que nous avons fait marche arrière, que la méditation est difficile, que notre esprit est confus et qu’il va dans tous les sens.

Le Bouddha ne préconisait pas un effort quotidien exténuant qui nous laisse épuisé, mais une culture régulière de l’esprit. Il recommandait « la voie du milieu ». Dans le Sona Sutta (AN 6.55), il dit à Sona « De la même manière, Soṇa, une énergie trop active mène à l’agitation et une énergie trop détendue mène à la torpeur. C’est pourquoi tu devrais déterminer une énergie équilibrée en prenant en compte l’équilibre des facultés, et c’est là que tu devrais saisir ton objet. » Nous devons faire preuve de discernement et surveiller l’état de notre esprit afin qu’il ne soit pas trop tendu, mais pas trop relâché non plus. Cette aptitude s’acquiert avec le temps et la patience.