Ce n’est pas par le silence que l’on devient un sage, si l’on est morne et ignorant. Comme celui qui tient une balance, le sage soupèse le bien et le mal et ne garde que le bien.
C’est parce qu’il a rejeté toute action néfaste que le sage est véritablement un sage. L’être noble et juste est celui capable de voir les deux aspects du monde. Celui qui fait la part des choses dans les deux mondes est pour cette raison appelé un sage.
L’histoire des adeptes des doctrines non bouddhistes
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça les versets 268 et 269, à propos de certains ascètes non-bouddhistes.
Des ascètes non-bouddhistes adressaient des paroles de bénédiction à ceux qui leur offraient de la nourriture. Ils disaient : » Puissiez-vous être à l’abri du danger, puissiez-vous prospérer et devenir riche, puissiez-vous vivre longtemps « , etc. À cette époque, les disciples du Bouddha ne disaient rien après avoir reçu des offrandes de leurs disciples laïcs, car pendant les vingt premières années qui ont suivi l’accession du Bouddha à l’état de Bouddha, ils avaient reçu l’instruction de garder le silence lorsqu’ils recevaient des dons. Comme les disciples du Bouddha se taisaient lorsque les ascètes d’autres doctrines disaient des choses qui plaisaient à leurs disciples, les gens commencèrent à comparer les deux groupes.
Lorsque le Bouddha entendit cela, il permit aux bhikkhus de bénir leurs disciples après avoir reçu des offrandes. En conséquence, de plus en plus de gens invitèrent les disciples du Bouddha à venir mendier chez eux. Alors, les ascètes d’autres doctrines remarquèrent avec dédain : « Nous adhérons à la pratique du sage et gardons le silence, alors que les disciples de Samana Gotama (le Bouddha) parlent avec exubérance avec les laïcs. » En entendant ces remarques désobligeantes, le Bouddha dit : » Bhikkhus ! Il y a ceux qui se taisent parce qu’ils sont ignorants et timides, et ceux qui se taisent parce qu’ils ne veulent pas partager leurs profondes connaissances avec les autres. Seul celui qui a vaincu le mal peut être appelé un sage. «
Puis le Bouddha dit :
Ce n’est pas par le silence que l’on devient un sage, si l’on est morne et ignorant. Comme celui qui tient une balance, le sage soupèse le bien et le mal et ne garde que le bien.
C’est parce qu’il a rejeté toute action néfaste que le sage est véritablement un sage. L’être noble et juste est celui capable de voir les deux aspects du monde. Celui qui fait la part des choses dans les deux mondes est pour cette raison appelé un sage.
Quelques réflexions …..
Ce verset semble faire référence à un niveau d’intelligence et exclure une catégorie de personnes du développement de la sagesse, qualifiant ces personnes d’ignorantes. Cependant, il ne s’agit pas d’intelligence académique, mais d’une manière de comprendre la réalité. De ce point de vue, il s’agit de comprendre les dangers de l’avidité, de la haine et de l’ignorance pour nous-mêmes mais aussi pour les personnes qui nous entourent. C’est la compréhension des Quatre Nobles Vérités. C’est aussi la compréhension de l’impermanence, du caractère insatisfaisant et de la conditionnalité de tous les phénomènes.
Une personne sage évite le mal parce qu’elle voit que la vertu a une grande valeur, et non parce qu’elle veut que les gens aient une bonne impression d’elle ou qu’elle craint d’être punie pour avoir « péché » – ce qui inclut la peur du « mauvais karma ». La véritable moralité est un caractère positif, une recherche du bien, et pas seulement l’évitement du mal.