Verset 262 : Ni les belles paroles, ni par une belle apparence ne peuvent transformer une personne envieuse, avare et malhonnête en un être exemplaire.
Verset 263 : Un homme sage qui a coupé, déraciné et enlevé ces tendances et qui s’est débarrassé des souillures mentales est un être exemplaire.
L’histoire de certains bhikkhus
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça les versets 262 et 263, à propos de certains bhikkhus qui étaient très envieux d’autres bhikkhus.
Au monastère, les jeunes bhikkhus et samaneras (novices) avaient l’habitude de s’occuper des bhikkhus plus âgés qui étaient leurs enseignants. Ils lavaient et teignaient leurs robes, ou rendaient d’autres petits services. Certains bhikkhus remarquant ces services enviaient ces bhikkhus plus âgés, et ils pensèrent à un plan qui leur serait matériellement bénéfique. Leur plan consistait à suggérer au Bouddha que les jeunes bhikkhus et samaneras soient tenus de venir les voir pour recevoir des instructions et des conseils supplémentaires, même s’ils avaient reçu l’enseignement de leurs enseignants respectifs. Lorsqu’ils allèrent voir le Bouddha avec cette proposition, celui-ci, connaissant parfaitement leurs motivations, la rejeta. Il leur dit : « Bhikkhus, parler avec éloquence ne signifie pas que vous êtes des êtres exemplaires. Seul celui qui s’est débarrassé de la convoitise et de toutes souillures mentales doit être appelé un être exemplaire. »
Puis le Bouddha dit :
Ni les belles paroles, ni par une belle apparence ne peuvent transformer une personne envieuse, avare et malhonnête en un être exemplaire.
Un homme sage qui a coupé, déraciné et enlevé ces tendances et qui s’est débarrassé des souillures mentales est un être exemplaire.
Quelques réflexions …..
Nous avons tendance à nous fier aux apparences, que nous en soyons conscients ou non. C’est particulièrement le cas lorsque nous ne sommes pas sûrs de nous-mêmes. Par exemple dans le domaine spirituel. Beaucoup d’occidentaux sont intéressés par la pensée orientale et sont sensibles aux apparences extérieures de ceux qu’ils considèrent comme des enseignants. Si l’enseignant a l’air impressionnant, ils sont impressionnés, s’il parle d’une manière inspirée, ils sont inspirés, s’il parle avec autorité, ils sont convaincus. Mais tout cela n’est qu’une impression superficielle sans aucun fondement réel.
Cependant, la personne peu impressionnante, vêtue simplement, se comportant humblement et vertueusement et parlant avec des mots simples et clairs est ignorée. Elle ne correspond pas à l’image du sage que nous nous sommes faite même si elle a éliminé depuis longtemps les impulsions égoïstes qui motivent les enseignants superficiels et parfois malhonnêtes. « Je n’ai pas été impressionné », tel est le verdict. Il faut de l’intelligence et du discernement pour reconnaître les enseignants dignes de ce nom, ils ont donc peu d’étudiants en comparaison avec les gourous à paillettes.
Ceci est vrai non seulement dans le domaine spirituel, mais aussi dans beaucoup d’autres domaines comme en politique. Dans le Kalama Sutta (AN 3.65), le Bouddha donne une « liste » des points à considérer avant de décider de faire confiance à un enseignant.