Il n’est pas un moine « avancé » simplement parce que ses cheveux sont blancs ; celui qui n’est mûr que par les années est appelé « celui qui a vieilli en vain ».
Seule une personne sage qui comprend les Quatre Nobles Vérités et le Dhamma, qui fait preuve de modération, d’honnêteté, de droiture, de maîtrise de soi et de bonté, qui est libéré des souillures mentales est une personne « avancée »
L’histoire de Vénérable Bhaddiya
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça les versets 260 et 261, en référence à Vénérable Bhaddiya. Il était également connu sous le nom de Lakundaka Bhaddiya, car il était de très petite taille.
Un jour, trente bhikkhus vinrent se prosterner devant le Bouddha. Il savait que le temps était venu pour ces trente bhikkhus d’atteindre l’Éveil. Il leur demanda s’ils avaient vu un Vénérable en entrant dans la pièce. Ils répondirent qu’ils n’avaient pas vu de Vénérable, mais seulement un jeune samanera en entrant. Sur quoi, le Bouddha leur dit : « Bhikkhus ! Cette personne n’est pas un samanera, c’est un bhikkhu senior bien qu’il soit de petite taille et très discret. Je dis que l’on n’est pas un Vénérable simplement parce que l’on est vieux et que l’on a l’apparence d’un Vénérable ; seul celui qui comprend les Quatre Nobles Vérités et qui ne nuit pas aux autres doit être appelé un Vénérable. »
Puis le Bouddha dit :
Il n’est pas un moine « avancé » simplement parce que ses cheveux sont blancs ; celui qui n’est mûr que par les années est appelé « celui qui a vieilli en vain ».
Seule une personne sage qui comprend les Quatre Nobles Vérités et le Dhamma, qui fait preuve de modération, d’honnêteté, de droiture, de maîtrise de soi et de bonté, qui est libéré des souillures mentales est une personne « avancée »
À la fin du discours, ces trente bhikkhus atteignirent l’Éveil.
Quelques réflexions …..
Le respect de l’âge est la marque d’une civilisation digne de ce nom, mais nous ne devons pas penser que le simple âge est un signe de connaissance, de sagesse ou même d’expérience.
Nous connaissons tous des personnes âgées qui n’ont rien fait de leur vie, qui, à leur âge avancé, ne semblent avoir rien appris. Cependant, les apparences peuvent être trompeuses, l’âge n’étant qu’un facteur parmi d’autres. Comme dans ce verset, par exemple, Vénérable Bhaddiya fut, en fait, loué par le Bouddha pour sa patience et sa maîtrise de soi (verset 81). Nous faisons très facilement des suppositions sur les personnes que nous connaissons en nous basant sur leur apparence physique et la façon dont nous nous comportons à leur égard suscite le comportement que nous avions prévu, confirmant ainsi nos préjugés. C’est un processus ne nous sert pas bien, car il renforce nos préjugés et n’aide pas les autres non plus.
Cependant, il est vrai que certaines personnes, âgées ou non, ne semblent pas faire grand-chose de leur vie et se retrouveront « sans provision » quand ils devront faire face à la mort (verset 235-238). Ces personnes sont un avertissement pour nous. Nous devons être vigilants quant à la manière dont nous dépensons notre temps et notre énergie dans la recherche superficielle de biens matériels, de promotions, de gloire et de richesse. Un examen quotidien de la manière dont nous avons dépensé notre temps et de la direction que nous prenons est un exercice très révélateur et utile pour nous maintenir sur le bon chemin.