Parler beaucoup ne signifie pas comprendre le Dhamma. Celui qui a peu de connaissance du Dhamma mais en réalise la vérité et a développé la vigilance, est celui qui connaît le Dhamma.
L’histoire d’Ekudana l’Être Éveillé
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 259, en référence à un bhikkhu qui était un Être Éveillé.
Un bhikkhu nommé Ekudana vivait dans un bosquet près de Savatthi. Il ne connaissait qu’une partie d’un sutta par cœur. Mais le Vénérable comprenait parfaitement le sens du Dhamma tel qu’il était transmis par cette stance. Chaque jour de sabbat, il exhortait les autres à écouter le Dhamma, et lui-même récitait la seule strophe qu’il connaissait. Chaque fois qu’il terminait sa récitation, les esprits gardiens (devas) des forêts le louaient et l’applaudissaient. Un jour de sabbat, deux Vénérables érudits, qui connaissaient bien le Tipitaka*, accompagnés de cinq cents bhikkhus, se rendirent chez lui. Ekudana demanda aux deux Vénérables de prêcher le Dhamma. Ils demandèrent s’il y avait beaucoup de gens qui souhaitaient écouter le Dhamma dans cet endroit isolé. Ekudana répondit par l’affirmative et leur dit également que même les esprits gardiens des forêts venaient habituellement, et qu’ils louaient et applaudissaient habituellement à la fin des discours.
Ainsi, les deux savants Vénérables se relayèrent pour prêcher le Dhamma, mais à la fin de leurs discours, il n’y eut pas d’applaudissements de la part des esprits gardiens des forêts. Les deux savants Vénérables étaient perplexes ; ils doutaient même des paroles d’Ekudana. Mais Ekudana insista sur le fait que les esprits gardiens avaient l’habitude de venir et applaudissaient toujours à la fin de chaque discours. Les deux Vénérables alors demandèrent à Ekudana de faire un discours lui-même. Ekudana tenant un éventail devant lui et récita la strophe habituelle. À la fin de la récitation, les esprits gardiens applaudirent comme d’habitude. Les bhikkhus qui accompagnaient les deux Vénérables érudits se plaignirent que les devas habitant les forêts étaient très partiaux.
Ils en firent part au Bouddha à leur arrivée au monastère de Jetavana. Il leur répondit. » Bhikkhus ! Je ne dis pas qu’un bhikkhu qui a beaucoup appris et parle beaucoup du Dhamma est celui qui est versé dans le Dhamma. » Celui qui a très peu appris et ne connaît qu’une seule strophe du Dhamma, mais qui comprend parfaitement les quatre nobles vérités et qui est toujours attentif est celui qui est vraiment versé dans le Dhamma. »
Puis le Bouddha dit :
Parler beaucoup ne signifie pas comprendre le Dhamma. Celui qui a peu de connaissance du Dhamma mais en réalise la vérité et a développé la vigilance, est celui qui connaît le Dhamma.
*Tipitaka: trois collections de livres qui constituent le canon des écritures bouddhistes.
Quelques réflexions …..
Beaucoup d’entre nous, en Occident, ont tendance à apprendre le Dhamma de manière intellectuelle. Nous lisons sutta après sutta, écoutons enseignement après enseignement et lisons livre après livre. Cependant, lorsqu’il s’agit de la pratique réelle, nous avons tendance à y consacrer beaucoup moins de temps. Méditer est difficile, respecter les préceptes n’est pas aussi facile qu’il n’y paraît, nous ne nous sommes pas engagés dans le bouddhisme pour cela !
Cependant, selon le Bouddha, seule l’expérience directe de la Vérité du Dhamma constitue une véritable connaissance. Le but du dhamma est cette connaissance directe, et pas seulement les idées intellectuelles. Le dhamma n’est rien s’il ne conduit pas à cette connaissance. Cela ne peut être réalisé que par la méditation et la vigilance.