Verset 33 : L’esprit est vacillant, instable, difficile à dompter, difficile à maîtriser. Le sage redresse son esprit comme un faiseur de flèche redresse la tige d’une flèche.
Verset 34 : Comme un poisson qui se débat et s’agite lorsqu’on le sort de l’eau et qu’on le jette sur la terre, l’esprit frémit lorsqu’on le sort du monde sensuel pour s’échapper du royaume de Mara (les souillures mentales).
L’histoire de Vénérable Meghiya
Alors qu’il résidait sur la montagne Calika, le Bouddha prononça les versets 33 et 34 en référence à Vénérable Meghiya.
À cette époque, Vénérable Meghiya s’occupait du Bouddha. Un jour, en revenant de mendier leur nourriture, le Vénérable aperçut une plantation de manguiers fraîche et accueillante, il pensa que ce serait un endroit idéal pour méditer. Il demanda la permission au Bouddha de le laisser y aller, mais le Bouddha, étant seul à ce moment-là, lui dit d’attendre un moment jusqu’à l’arrivée d’un autre bhikkhu. Le Vénérable était pressé d’y aller et il répéta donc sa demande à plusieurs reprises, jusqu’à ce que le Bouddha lui dise finalement de faire comme il le souhaitait.
Le Vénérable Meghiya s’assit au pied d’un arbre et médita. Il resta dans la plantation toute la journée, mais son esprit ne cesser d’errer et il ne fit aucun progrès. Il revint le soir et rapporta au Bouddha comment il était sans cesse assailli par des pensées associées aux sens, à la mauvaise volonté et à la cruauté.
Ainsi, le Bouddha lui dit que parce que l’esprit est facilement excitable et inconstant, on doit apprendre à le maîtriser.
Puis le Bouddha dit :
L’esprit est vacillant, instable, difficile à dompter, difficile à maîtriser. Le sage redresse son esprit comme un faiseur de flèche redresse la tige d’une flèche.
Comme un poisson qui se débat et s’agite lorsqu’on le sort de l’eau et qu’on le jette sur la terre, l’esprit frémit lorsqu’on le sort du monde sensuel pour s’échapper du royaume de Mara (les souillures mentales).
Quelques réflexions …..
L’esprit est changeant dans son état naturel, laissant la porte ouverte à toutes sortes de souillures. Même lorsque nous sommes dans un état de paix, une seule pensée peut nous faire basculer dans un état mental malsain. L’esprit peut facilement tomber dans la haine, la colère et l’illusion. Il est difficile de préserver l’esprit de ces trois poisons. Le problème n’est pas tant la réaction à la situation, (si nous sommes conscients que nous pouvons nous arrêter avant qu’elle ne conduise à des actes mentaux, verbaux ou physiques malsains), que la manière dont nous réagissons lorsque nous voyons cette réaction, nous nous mettons en colère contre nous-mêmes, nous sommes frustrés ou découragés. Ce qui donne lieu à d’autres problèmes et souillures.
Cependant, ces états malsains nous conduisent souvent à des actions malsaines que nous parvenons d’une manière ou d’une autre à justifier, par exemple, le désir de nourriture. Bien sûr, nous avons besoin de nourriture pour vivre, mais pas nécessairement d’un morceau de gâteau au chocolat, pas nécessairement à un moment précis de la journée.
C’est pourquoi le Bouddha recommande d’être vigilant et d’être conscient mais de ne pas s’identifier aux sentiments et aux sensations. Si nous avons faim, nous nous disons « il y a la faim » et non « j’ai faim », de cette façon nous nous entraînons à observer les phénomènes avec objectivité et à y répondre avec clarté d’esprit et sagesse.
Lorsque nous méditons, nous nous rendons compte à quel point l’esprit est instable et chaotique, mais il ne s’agit pas de se sentir en colère ou coupable, car c’est la nature de l’esprit, mais pas à pas, de redresser et de calmer l’esprit.