Dhammapada Verset 417

J’appelle un brahmana* celui qui a renoncé à l’attachement aux plaisirs sensuels de la vie humaine, a transcendé les attraits divins et qui est libre de tout attachement.

*brahmane ou brahmana dans ce chapitre signifie celui qui est déterminé à atteindre l’Éveil ou qui en est proche.

L’histoire de Vénérable Nataputtaka

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 417 en référence à Vénérable Nataputtaka, le fils d’un danseur.

Un jour, le fils d’un danseur parcourait les rues en chantant et en dansant lorsqu’il eut l’occasion d’écouter un discours prononcé par le Bouddha. Après avoir écouté le discours, il entra dans l’Ordre et atteignit l’Éveil peu après. Une fois, alors que le Bouddha et les bhikkhus, dont Nataputtaka, mendiaient de la nourriture, ils rencontrèrent le fils d’un autre danseur qui dansait dans la rue. Voyant le jeune homme danser, les autres bhikkhus demandèrent à Nataputtaka s’il aimait toujours danser. Et Nataputtaka répondit par la négative. Les bhikkhus allèrent alors voir le Bouddha et lui dirent que Vénérable Nataputtaka prétendait faussement avoir atteint l’Éveil. Le Bouddha répondit : « Bhikkhus ! Nataputtaka a dépassé tous les liens de l’attachement ; il est devenu un Être Éveillé. »

Puis le Bouddha dit :

J’appelle un brahmana* celui qui a renoncé à l’attachement aux plaisirs sensuels de la vie humaine, a transcendé les attraits divins et qui est libre de tout attachement.

Quelques réflexions …..

Il n’est pas rare d’entendre les personnes qui croient en l’au-delà dire qu’elles se réjouissent à l’idée de la vie après la mort. Elles imaginent une sorte de paradis où leurs désirs sensuels seront peut-être différents, mais seront satisfaits à tout moment. Cependant, lorsque nous y réfléchissons, nous nous rendons compte que nous ne faisons que remplacer un type d’objets de désir par un autre type d’objets de désir, c’est-à-dire les désirs sensuels humains par les désirs sensuels « divins ». En fait, nous ne cherchons pas vraiment à nous libérer du désir ni à trouver la paix. Le bonheur total consisterait à renoncer à tout désir pour quelque objet ou sensation que ce soit. Le Bouddha nous dit ici que le désir lui-même est ce qui nous empêche d’atteindre un état de bonheur total et de libération dans cette vie ou dans l’au-delà.