Celui que j’appelle un brahmana*, prononce des paroles aimables, instructives et vraies, il n’offense personne par sa parole.
*brahmane ou brahmana dans ce chapitre signifie celui qui est déterminé à atteindre l’Éveil ou qui en est proche.
L’histoire de Vénérable Pilindavaccha
Alors qu’il résidait au monastère de Veluvana, le Bouddha prononça le verset 408 en référence à Vénérable Vaccha, qui était également connu sous le nom de Vénérable Pilindavaccha, en raison de ses manières offensantes.
Vénérable Pilindavaccha avait une façon très offensante de s’adresser aux gens : il disait souvent « Viens ici, vaurien », ou « Va là-bas, misérable » et d’autres propos insultants. Certains bhikkhus en parlèrent au Bouddha. Celui-ci le fit venir et lui parla de ce sujet. Puis, après réflexion, le Bouddha s’aperçut que depuis cinq cents existences, le Vénérable était né dans des familles de brahmanes, qui se considéraient comme supérieurs aux autres. Le Bouddha dit alors aux bhikkhus : » Bhikkhus ! Vénérable Vaccha s’adresse aux autres en les appelant « misérables » et « vauriens » uniquement par la force de l’habitude acquise au cours de ses cinq cents existences en tant que brahmane, et non par malice. Il n’a aucune intention de blesser les autres, car un Être Éveillé n’offense pas les autres. »
Puis le Bouddha dit :
Celui que j’appelle un brahmana, prononce des paroles aimables, instructives et vraies, il n’offense personne par sa parole.
Quelques réflexions …..
La façon dont nous nous adressons aux gens dans notre vie quotidienne est très importante. La parole peut apporter la paix et l’harmonie ou déclencher des querelles et même des guerres. Le Bouddha, explique dans le Abhaya Suttala ce qu’est la parole juste et nous donne la liste de critères suivants :
S’abstenir de mentir
S’abstenir de tout propos diviseur
S’abstenir de tout propos injurieux
S’abstenir de commérages
S’abstenir de bavarder inutilement
Il semble difficile de suivre tous ces critères en permanence si nous le faisons à cause de directives venant d’une source extérieure, mais si nous purifions notre esprit de la haine, de l’avidité et de l’ignorance, notre discours reflétera notre esprit interne bienveillant et nous pourrons appliquer ces critères sans difficulté.
Bien sûr, il faut parfois dire des mots que l’on sait être véridiques, durs, désagréables, mais utiles, et ces mots doivent être dits avec un esprit de bienveillance et au bon moment, dans le but d’aider l’autre et non dans le but de le rabaisser, de le manipuler ou d’obtenir quelque chose pour nous-mêmes. Cela nécessite une réflexion préalable et non une réaction instinctive.