Je ne l’appelle pas brahmana* simplement parce qu’il est né du ventre d’une mère brahmane. Il n’est qu’un brahmane de naissance tant qu’il n’est pas libre de souillures mentales. J’appelle brahmana celui qui est libre de toute souillure mentale et de tout attachement.
*brahmane ou brahmana dans ce chapitre signifie celui qui est déterminé à atteindre l’Éveil ou qui en est proche.
L’histoire d’un brahmane
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 396 à propos d’un brahmane.
Un jour, un brahmane de Savatthi pensa que, puisque le Bouddha appelait ses disciples « brahmanas », il devait également être appelé « brahmana », car il était né de parents brahmanes.
Lorsqu’il en parla au Bouddha, celui-ci lui répondit : » O brahmane ! Je ne l’appelle pas brahmana simplement parce qu’il est né de parents brahmanes. Je ne l’appelle brahmana que s’il est libre de souillures mentales et de tout attachement à l’existence. »
À la fin du discours, ce brahmane atteignit le premier stade de l’Éveil.
Quelques réflexions …..
Une souillure mentale que nous ignorons souvent est l’égoïsme. Nous nous sentons offensés lorsque quelqu’un nous qualifie d' »égoïste » et pourtant, si nous examinons attentivement et objectivement notre vie, nous constatons que certaines actions, paroles et pensées révèlent un certain degré d’égoïsme. Il y a bien sûr de nombreuses explications à l’égoïsme, par exemple la peur de manquer de ressources, la peur de paraître faible et facile à manipuler, le pouvoir de l’hypercapitalisme qui prône que la vie est essentiellement une compétition géante pour écarter les autres personnes plus faibles et arriver au sommet à tout prix. Quelle que soit la raison, cela n’aide ni notre vie ni celle des autres. La première étape pour affaiblir nos tendances égoïstes est de prendre conscience de notre interconnexion avec toutes les créatures de la planète et une façon simple de le faire est de regarder notre assiette avant de prendre un repas. Qui est à l’origine de la nourriture que je vais manger ? Qui l’a transportée ? Qui l’a emballée ? Nous pouvons ensuite étendre cette réflexion à nos vêtements, à l’air que nous respirons. Lorsque nous réfléchissons de cette manière pendant quelques semaines, nous réalisons que l’indépendance est une illusion, la réalité est que nous dépendons tous les uns des autres et nous apprenons à voir les autres sous un nouveau jour, comme étant tout aussi importants que nous. Une fois que nous avons réellement compris notre interconnexion avec les autres êtres, la générosité et la bienveillance se développent et nous nous sentons en harmonie avec le monde.