J’appelle un Être Éveillé celui qui n’a pour lui ni cette rive (c’est-à-dire les bases des sens : l’œil, l’oreille, le nez, la langue, le corps et l’esprit) ni l’autre rive (c’est-à-dire les objets des sens : l’objet visible, le son, l’odeur, le goût, le toucher et l’objet mental), et qui est exempt de toutes souillures mentales.
L’histoire de Mara*
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 385 à propos de Mara.
Un jour, Mara vint voir le Bouddha déguisé en homme et lui demanda : « Vénérable Seigneur, vous dites souvent le mot « param ». Quelle est la signification de ce mot ? » Le Bouddha, sachant que c’était Mara qui posait cette question, le réprimanda : « O méchant Mara ! Les mots ‘param’ et ‘aparam’ n’ont rien à voir avec toi. ‘Param’ qui signifie ‘l’autre rive’ ne peut être atteint que par les Êtres Nobles qui sont exempts de souillures mentales. »
Puis le Bouddha dit :
J’appelle un Être Éveillé celui qui n’a pour lui ni cette rive (c’est-à-dire les bases des sens : l’œil, l’oreille, le nez, la langue, le corps et l’esprit) ni l’autre rive (c’est-à-dire les objets des sens : l’objet visible, le son, l’odeur, le goût, le toucher et l’objet mental), et qui est exempt de toutes souillures mentales.
*Mara : le « tentateur », personnification du mal et des influences négatives.
Quelques réflexions …..
Le monde tel que nous le vivons quotidiennement a été construit psychologiquement, socialement et linguistiquement. En grandissant, nous apprenons à voir le monde de la même façon que les autres, mais nous ne nous rendons pas compte de ce qui se passe. Nous pensons que nous voyons la réalité elle-même. Nous pensons que les objets et les autres personnes sont » au dehors » de nous, extérieurs à nous, mais en réalité, ce que nous vivons est construit par notre esprit et ce que nous ressentons est notre esprit et non la réalité. Cela peut être un peu effrayant lorsque nous commençons à réaliser cela, mais nous comprenons rapidement à quel point cela peut être libérateur, car nous comprenons que ce ne sont pas les choses, les gens, les événements qui nous bouleversent, nous contrarient mais la façon dont nous les regardons. Une fois que nous avons compris cela, les nuages se dissipent, nous ne sommes plus autant pris par le désir, nous cessons d’être contrariés par des événements mesquins et insignifiants, nous apprenons à observer la façon dont nous réagissons aux choses et aux gens (pleine conscience) et nous apprenons à changer notre façon de voir le monde.
En même temps, les souillures mentales diminuent car nous avons moins de désirs parce que nous voyons leur nature vide et conditionnée et leur impermanence.