Dhammapada Versets 206 – 208

Verset 206 : Si agréable est la vision des êtres nobles, si douce est leur compagnie, demeurant éloigné de sots, l’on pourrait être toujours heureux.

Verset 207 : Celui qui fréquente des ignorants est affligé longtemps. L’association avec les sots est toujours douloureuse, comme s’allier avec un ennemi ; l’association avec les sages est un plaisir, comme vivre avec des amis.

Verset 208 : Il faut donc suivre la personne Éveillée, douée de connaissance, discernement et persévérance ; Suis une telle personne vertueuse et sage, à l’image de la lune suivant la voie lactée.

L’histoire de Sakka

Alors qu’il résidait dans le village de Veluva, le Bouddha prononça les versets 206, 207 et 208, en référence à Sakka, roi des devas.

Environ dix mois avant que le Bouddha ne réalise le parinibbana*, il passait vassa** au village de Veluva, près de Vesali. Pendant son séjour, il souffrit de dysenterie. Lorsque Sakka, roi des devas, apprit que le Bouddha était malade, il se rendit au village de Veluva afin de pouvoir le soigner personnellement. Le Bouddha lui dit de ne pas s’inquiéter de sa santé, car il y avait de nombreux bhikkhus qui pourraient prendre soin de lui ; mais Sakka ne l’écouta pas et continua à soigner le Bouddha jusqu’à ce qu’il guérisse.

Les bhikkhus furent surpris et impressionnés de voir que Sakka lui-même s’occupait du Bouddha. Lorsque le Bouddha entendit leurs remarques, il dit : « Bhikkhus ! L’amour et la dévotion de Sakka à mon égard n’ont rien de surprenant. Un jour, alors que l’ancien Sakka (Sakka dans une vie antérieure) vieillissait et était sur le point de mourir, il est venu me voir. Je lui ai alors exposé le Dhamma. Alors qu’il écoutait le Dhamma, il atteignit le premier stade de l’Éveil, puis il est décédé et renaquit en tant que le Sakka actuel, le roi des devas. Tout cela lui est arrivé simplement parce qu’il a écouté le Dhamma que j’ai exposé. En effet, bhikkhus, il est bon de voir les Êtres Nobles ; c’est un plaisir de vivre avec eux ; vivre avec les fous est, en fait, douloureux. »

Puis le Bouddha dit :

Il est bon de rencontrer des Êtres Nobles ; vivre avec eux est toujours un bonheur ; ne pas voir les ignorants est aussi un plaisir.

Celui qui fréquente des ignorants est affliger longtemps. L’association avec les sots est toujours douloureuse, comme s’allier avec un ennemi ; l’association avec les sages est un plaisir, comme vivre avec des amis.

Il faut donc suivre la personne Éveillée, douée de connaissance, discernement et persévérance ; Suis une telle personne vertueuse et sage, à l’image de la lune suivant la voie lactée.

* Parinibbana :la fin de l’existence physique d’une personne qui a atteint l’éveil et l’entrée dans le Nibbana complet d’un Bouddha ou d’un être éveillé

** Vassa : retraite annuelle de trois mois, observée par les moines bouddhistes, elle a lieu pendant la saison des pluies.

Quelques réflexions …..

Nous devons considérer avec discernement et sagesse les personnes dont nous nous entourons. Cela inclut les amis avec lesquels nous avons une vie sociale, les collègues, etc., mais aussi les personnes du cercle bouddhiste, en gardant à l’esprit que tant que nous ne sommes pas éveillés, nous pouvons, nous aussi, être parfois assez ignorants. Les personnes qui sont ignorantes sont susceptibles de nous encourager dans leurs mauvaises habitudes et aussi de nous inciter à ne pas abandonner nos propres mauvaises habitudes avec des résultats néfastes ou même douloureux. Comme le Bouddha n’est plus dans ce monde, nous devons essayer de trouver au moins des personnes qui sont sur la voie et qui sont sincères dans leurs efforts pour développer la sagesse et atteindre la libération.