La faim est le plus grand des maux, les agrégats de l’existence sont les pires des souffrances. Les sages, qui connaissent cette vérité, réalisent la Libération (Nibbana), la plus grande béatitude.
L’histoire d’un disciple laïc
Le Bouddha prononça le verset 203 dans le village d’Alavi, à propos d’un disciple laïc.
Un jour, le Bouddha vit dans sa vision qu’un pauvre homme atteindrait le premier stade de l’Éveil dans le village d’Alavi. Il se rendit dans ce village, qui se trouvait à trente yojanas de Savatthi (1 yojana= 12 kilomètres). Il se trouve que ce jour-là, l’homme avait perdu son bœuf qu’il se mit à chercher. Pendant ce temps, un repas fut offert au Bouddha et à ses disciples dans une maison du village d’Alavi. Après le repas, les gens se préparaient à écouter le discours du Bouddha ; mais le Bouddha attendait le jeune homme. Finalement, ayant trouvé son bœuf, l’homme arriva en courant vers la maison où se trouvait le Bouddha. Il était fatigué et affamé, ainsi le Bouddha demanda aux donateurs de lui offrir de la nourriture. Ce n’est que lorsque l’homme eu mangé que le Bouddha donna un discours, exposant le Dhamma étape par étape et aboutissant finalement aux Quatre Nobles Vérités. Le disciple laïc atteignit le premier stade de l’Éveil à la fin du discours.
Ensuite, le Bouddha et ses disciples retournèrent au monastère de Jetavana. En chemin, les bhikkhus remarquèrent qu’il était si surprenant que le Bouddha ait demandé à ces gens de nourrir le jeune homme avant de donner son discours. En entendant leurs remarques, le Bouddha dit : « Bhikkhus ! Ce que vous avez dit est vrai, mais vous ne comprenez pas que je suis venu ici, une distance de trente yojanas, parce que je savais qu’il était dans un état approprié pour recevoir le Dhamma. S’il avait eu très faim, les affres de la faim auraient pu l’empêcher d’assimiler pleinement le Dhamma. Cet homme avait passé toute la matinée à chercher son bœuf, il était très fatigué et avait aussi très faim. Bhikkhus, après tout, il n’y a aucun mal qui soit aussi difficile à supporter que la faim. »
Puis le Bouddha dit :
La faim est le plus grand des maux, les agrégats de l’existence sont les pires des souffrances. Les sages, qui connaissent cette vérité, réalisent la Libération (Nibbana), la plus grande béatitude.
Quelques réflexions …..
Faire en sorte que les gens disposent des ressources matérielles nécessaires pour mener une vie décente, c’est leur donner la possibilité de se développer spirituellement. De même, il est important pour nous de veiller à manger une quantité raisonnable de nourriture afin de pouvoir méditer et d’avoir l’énergie et la santé pour pratiquer. Le Bouddha, après son Eveil, était contre les pratiques ascétiques sévères telles que le jeûne prolongé.
À un niveau plus profond, le Bouddha pointe du doigt la réalité humaine de la souffrance, nous sommes dépendants de la nourriture et de l’eau pour notre survie. La faim est une maladie chronique de l’être humain. Nous avons adapté cette vérité et l’avons transformée en quelque chose de plaisant, mais sous ce mince déguisement, le fait demeure que si nous ne mangeons pas régulièrement, notre santé, et même notre vie sont menacées.
Il en va de même pour l’oxygène, la chaleur et le froid. Comprendre cela nous fait prendre conscience de notre vulnérabilité en tant qu’être humain.