Dhammapada Verset 96

Un Être Noble est calme dans son esprit, calme dans sa parole et calme dans ses actes ; connaissant véritablement le Dhamma, un tel être est libre de toute souillure morale et n’est pas perturbé par les hauts et les bas de la vie.

L’histoire d’un samanera de Kosambi

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 96, à propos d’un samanera (novice), élève du Vénérable Tissa de Kosambi.

Un jour, un garçon de sept ans fut fait samanera à la demande de son père. Avant de lui raser la tête, on lui donna un sujet de méditation. Pendant qu’on lui rasait la tête, le garçon avait l’esprit fermement fixé sur l’objet de la méditation ; en conséquence, il atteignit l’Éveil dès que sa tête fut rasée.

Quelque temps après, Vénérable Tissa, accompagné du samanera, se mit en route pour Savatthi afin de rendre hommage au Bouddha. En chemin, ils passèrent une nuit dans le monastère d’un village. Le Vénérable s’endormit, mais le jeune samanera resta assis toute la nuit à côté du lit du vieux Vénérable. Au petit matin, le vieux Vénérable pensa qu’il était temps de réveiller le jeune samanera. Il le réveilla avec un éventail en feuilles de palmier, et accidentellement frappa son œil avec le manche de l’éventail et l’endommagea. Le samanera couvrit son œil blessé d’une main et continua à faire son travail : aller chercher de l’eau pour que le Vénérable puisse se laver le visage et la bouche, balayer le sol du monastère, etc. Lorsqu’il offrit de l’eau avec une seule main, le Vénérable le réprimanda et lui dit qu’il devait offrir les choses avec les deux mains. Ce n’est qu’alors qu’il apprit comment le samanera avait perdu son œil. À cet instant, il réalisa qu’il avait fait du tort à une personne vraiment noble. Se sentant très désolé et humilié, il présenta ses excuses au novice. Mais le novice lui dit que ce n’était pas sa faute, ni la sienne, mais que ce n’était que le résultat du kamma, et qu’il ne devait donc pas s’en attrister. Mais Vénérable Tissa ne parvenait pas à se remettre de ce malheureux incident.

Ils poursuivirent leur voyage vers Savatthi et arrivèrent au monastère de Jetavana où le Bouddha était en résidence. Le Vénérable dit au Bouddha que le jeune samanera qui l’accompagnait était la personne la plus noble qu’il n’ait jamais rencontrée, et raconta tout ce qui s’était passé sur leur chemin. Le Bouddha l’écouta et répondit : « Mon fils, un Être Noble ne se met pas en colère contre qui que ce soit ; il maîtrise ses sens et est parfaitement calme et serein. »

Puis le Bouddha dit :

Un Être Noble est calme dans son esprit, calme dans sa parole et calme dans ses actes ; connaissant véritablement le Dhamma, un tel être est libre de toute souillure morale et n’est pas perturbé par les hauts et les bas de la vie.

Quelques réflexions …..

La vraie paix et la tranquillité ne peuvent être trouvées que par la sagesse Ce jeune novice a pu voir la réalité telle qu’elle est vraiment. il a pu voir qu’il n’y avait aucun avantage pour lui à se plaindre et qu’en fait cela perturberait son esprit et ne réparerait pas son œil. Son bonheur, sa joie et sa paix intérieures étaient indépendants de son bien-être physique.

La plupart d’entre nous sommes attachés à notre santé, nous en prenons soin du mieux que nous pouvons, nous allons consulter le médecin dès qu’un problème survient et nous avons tendance à nous plaindre et à nous sentir malheureux et inquiets lorsqu’un problème de santé grave est détecté. Cependant, lorsque nous développons la sagesse, nous nous rendons compte que si notre bonheur dépend de notre santé et de notre intégrité physique, nous allons souffrir de manière répétée, car le corps tombe naturellement malade, développe des problèmes graves tels que le cancer. Lorsque nous méditons, nous apprenons à voir clairement que la maladie et la mort sont des vicissitudes de la vie auxquelles nous ne pouvons pas échapper et sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle ; nous apprenons donc à les accepter et à transformer ces événements en opportunités d’approfondir notre sagesse sans blâmer les autres et sans souffrir émotionnellement.