Dhammapada Verset 90

Pour celui qui a achevé le voyage*, pour celui qui est sans souffrance, pour celui qui est entièrement libéré de toutes choses, pour celui qui a détruit toutes attaches et entraves, la fièvre de la passion n’existe pas.

*Ici, « le voyage » signifie le cycle des renaissances (samsara).

L’histoire de la question posée par Jivaka

Alors qu’il résidait au monastère de Jivaka, le Bouddha prononça le verset 90 , en référence à la question posée par Jivaka.

Un jour, Devadatta essaya de tuer le Bouddha en poussant un gros rocher du sommet de la montagne Gijjhakuta. Le rocher heurta une corniche sur le flanc de la montagne et un éclat frappa le gros orteil du Bouddha. Le Bouddha fut emmené au monastère de Jivaka. Là, Jivaka, un médecin renommé, s’occupa du Bouddha ; il mit une pommade sur l’orteil du Bouddha et un bandage. Jivaka ensuite alla visiter un autre patient en ville, mais il promit de revenir et d’enlever le bandage dans la soirée. Lorsque Jivaka revint, il faisait nuit et les portes de la ville étaient déjà fermées et il ne put aller voir le Bouddha. Il était très contrarié, car si le bandage n’était pas enlevé à temps, tout le corps deviendrait très chaud et le Bouddha serait très malade.

C’est à peu près à ce moment-là que le Bouddha demanda à Vénérable Ananda d’enlever le bandage et découvrit que la blessure était complètement guérie. Jivaka alla au monastère tôt le lendemain matin et demanda au Bouddha s’il avait ressenti une grande douleur et une grande détresse la nuit précédente. Le Bouddha lui répondit : « Jivaka ! Depuis que j’ai atteint la Bouddhéité, je ne ressens plus de douleur ni de détresse.

Puis le Bouddha dit :

Pour celui qui a achevé le voyage, pour celui qui est sans souffrance, pour celui qui est entièrement libéré de toutes choses, pour celui qui a détruit toutes attaches et entraves, la fièvre de la passion n’existe pas.

Quelques réflexions …..

La douleur n’a pas besoin de nous faire souffrir, les situations ne doivent pas nous causer de la frustration, de la colère, de l’inquiétude, de la peur ou même de la contrariété. Il s’agit de réactions mentales à des conditions extérieures, ces réactions nous font souffrir, elles créent des perturbations dans notre esprit de sorte que nous ajoutons à la souffrance sans apporter aucune contribution positive aux conditions extérieures. Alors que lorsque nous voyons les choses telles qu’elles sont réellement, nous réalisons que cette souffrance peut être évitée en laissant de côté l’attachement, l’aversion, les opinions, etc.

Les sages ne se languissent pas de la perte, ne manquent de rien, ni ne s’inquiètent de ce qu’ils ont (santé, fortune, etc.), ils ne ressentent donc pas de tristesse, de peur, de ressentiment, de colère. Ils sont libérés, ils ont coupé tous les liens.