Vigilant au milieu des négligents, éveillé au milieu des endormis, l’homme intelligent marche, laissant les autres aussi loin derrière lui qu’un rapide coursier laisse un cheval faible et lent.
L’histoire de deux compagnons Bhikkhus
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 29, en référence à deux bhikkhus, qui étaient amis.
Deux bhikkhus, après avoir obtenu un sujet de méditation du Bouddha, allèrent dans un monastère dans la forêt. L’un d’eux, par négligence, passait son temps à se réchauffer au coin du feu et à parler à de jeunes novices pendant la première garde de la nuit, et passait généralement son temps dans l’oisiveté. L’autre accomplissait fidèlement les devoirs d’un bhikkhu. Il marchait en méditation pendant le premier quart, se reposait pendant le deuxième quart et méditait à nouveau pendant le dernier quart de la nuit. Ainsi, étant diligent et toujours attentif, le second bhikkhu atteignit l’Éveil en peu de temps.
À la fin de la saison des pluies (vassa*), les deux bhikkhus allèrent rendre hommage au Bouddha, qui leur demanda comment ils avaient passé leur temps pendant la vassa. À cela, le bhikkhu paresseux et négligent répondit que l’autre bhikkhu avait passé son temps à ne rien faire, à s’allonger et à dormir. Le Bouddha demanda alors : « Mais, et vous ? » Il répondit qu’il s’asseyait généralement pour se réchauffer près du feu pendant la première garde de la nuit et passait le reste de la nuit sans sommeil. Mais le Bouddha savait très bien comment les deux bhikkus avaient passé leur temps, alors il dit à l’oisif : « Bien que tu sois paresseux et négligent, tu prétends être diligent et toujours attentif ; et tu as fait passer l’autre bhikkhu pour paresseux et négligent alors qu’il est diligent et toujours attentif. Tu es comme un cheval faible et lent comparé à mon fils qui est comme un cheval fort et au pied rapide ».
Puis le Bouddha a prononcé le vers suivant :
Vigilant au milieu des négligents, éveillé au milieu des endormis, l’homme intelligent marche, laissant les autres aussi loin derrière lui qu’un rapide coursier laisse un cheval faible et lent.
* Vassa : retraite annuelle de trois mois, observée par les moines bouddhistes, elle a lieu pendant la saison des pluies.
Quelques réflexions …..
L’opinion générale est qu’une personne mène une bonne vie en fonction de son niveau d’activité, sans tenir compte des avantages qu’elle en retire pour elle-même, pour les autres et pour la société. Mais qu’est-ce qui est vraiment bénéfique pour soi-même et pour le monde ?
Le développement de la compréhension, de la sagesse et de la perspicacité par la méditation est-il bénéfique pour soi-même, pour les autres et pour la société ?
Si les gens sont très occupés mais qu’ils agissent sous l’influence des trois poisons : la haine, l’avidité et l’illusion, ils risquent de souffrir eux-mêmes et de faire souffrir les autres. Cependant, si une personne purifie son esprit des trois poisons, ses actions ont plus de chances d’être vraiment bénéfiques pour elle-même, les autres et la société.