Les carrosses royaux richement ornés se détériorent au fils du temps, le corps, lui aussi vieillit, mais la vérité du Dhamma ne se dégrade pas : elle est transmise de sage en sage.
L’histoire de la reine Mallika
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 151, en référence à Mallika, reine du roi Pasenadi de Kosala.
Un jour, Mallika entra dans la salle de bain pour se laver le visage, les mains et les pieds. Son chien de compagnie entra avec elle ; alors qu’elle se penchait pour se laver les pieds, le chien essaya d’avoir des relations sexuelles avec elle, et la reine semblait amusée. Le roi vit cet étrange incident par la fenêtre de sa chambre. Lorsque la reine sorti de la salle de bain, il lui dit avec colère : « Oh, méchante femme ! Que faisais-tu avec ce chien dans la salle de bain ? Ne nie pas ce que j’ai vu de mes propres yeux ». La reine répondit qu’elle ne faisait que se laver le visage, les mains et les pieds, et qu’elle ne faisait donc rien de mal. Puis elle poursuivit : « Mais, cette pièce est très étrange. Si quelqu’un va dans cette pièce, vu de cette fenêtre, il semble qu’il y a deux personnes. Si vous ne me croyez pas, ô roi, entrez dans cette pièce et je regarderai par cette fenêtre. »
Ainsi, le roi alla dans la salle de bain. Quand il sortit, Mallika lui demanda pourquoi il s’était mal comporté avec une chèvre dans cette pièce. Le roi nia, mais la reine insista et dit qu’elle les avait vus de ses propres yeux. Le roi devint perplexe, mais comme il est faible d’esprit, il accepta l’explication de la reine et conclut que la salle de bain était, en effet, très étrange.
Depuis lors, la reine était pleine de remords pour avoir menti au roi et l’avoir effrontément accusé de s’être mal conduit avec une chèvre. Ainsi, même à l’approche de la mort, elle ne pensait pas aux dons inégalés offerts par elle-même et son mari et se rappelait seulement qu’elle avait été injuste envers lui. En conséquence, lorsqu’elle mourut, elle renaquit en niraya (le monde des souffrances, l’enfer). Après son enterrement, le roi avait l’intention de demander au Bouddha où elle était renée. Le Bouddha souhaitait épargner ses sentiments et ne voulait pas non plus qu’il perde la foi dans le Dhamma. Il utilisa ses pouvoirs surnaturels pour que le roi Pasenadi oublie de lui poser cette question.
Cependant, après sept jours de niraya, la reine renaquit dans le monde des devas Tusita*. Ce jour-là, le Bouddha se rendit au palais du roi Pasenadi pour mendier sa nourriture ; il indiqua qu’il souhaitait se reposer dans la remise où étaient gardés les carrosses royaux. Après avoir offert un repas au Bouddha, le roi demanda où la reine Mallika avait pu renaître et le Bouddha répondit : « Mallika a pu renaître dans le monde des devas Tusita. » En entendant cela, le roi fut très heureux et dit : « Où aurait-elle pu renaître autrement ? Elle pensait toujours à faire de bonnes actions, elle pensait toujours à ce qu’elle pouvait offrir au Bouddha le jour suivant. Vénérable Seigneur ! Maintenant qu’elle est partie, moi, votre humble disciple, je ne sais guère quoi faire. » Le Bouddha lui dit : » Regarde ces carrosses de ton père et de ton grand-père ; ils sont tous usés et gisent sans aucune utilité ; il en va de même pour ton corps, qui est sujet à la mort et à la décomposition. Seule la vérité du Dhamma n’est pas sujet à la décomposition. »
Puis le Bouddha dit :
Les carrosses royaux richement ornés se détériorent au fils du temps, le corps, lui aussi vieillit, mais la vérité du Dhamma ne se dégrade pas : elle est transmise de sage en sage.
* Devas Tusita : êtres divins
Quelques réflexions …..
Il est important de se rappeler qu’un jour nous allons mourir. Cela semble bien loin dans le futur lorsque nous sommes jeunes et en bonne santé, mais chaque respiration que nous prenons nous rapproche du jour où nous mourrons. Cela semble être un sujet sombre à avoir constamment à l’esprit, mais en fait, c’est libérateur. Nous accordons moins d’attention aux choses qui n’en valent pas la peine, nous pardonnons plus facilement aux gens et à nous-mêmes, nous ne déclenchons pas de conflits et nous ne nous attachons pas à des choses telles que la promotion, le dernier téléphone portable ou la chirurgie esthétique, car nous savons que tout cela sera laissé derrière nous lorsque nous mourrons. En revanche, nous apprécions davantage les choses simples de la vie, comme être avec nos amis ou notre famille, sans trop nous attacher à eux, car nous savons qu’ils mourront eux aussi. Nous apprenons à vivre dans le présent parce que nous comprenons que le passé ne peut être changé et que l’avenir est incertain et peut ne jamais arriver. C’est le début de la sagesse.