Dhammapada Versets 356 – 359

Verset 356 : Les mauvaises herbes ravagent les champs comme le désir ravage l’humanité. C’est pourquoi, donner à ceux qui sont libérés du désir apporte un grand bénéfice. 

Verset 357 : Les mauvaises herbes ravagent les champs comme l’aversion ravage l’humanité. C’est pourquoi, donner à ceux qui sont libérés de l’aversion apporte un grand bénéfice.

Verset 358 : Les mauvaises herbes ravagent les champs comme l’ignorance ravage l’humanité.  C’est pourquoi, donner à ceux qui sont libérés de l’ignorance apporte un grand bénéfice.

Verset 359 : Les mauvaises herbes ravagent les champs comme l’avidité ravage l’humanité. C’est pourquoi, donner à ceux qui sont libérés de l’avidité apporte un grand bénéfice.

L’histoire du deva Ankura

Lors d’une visite dans le royaume des devas de Tavatimsa*, le Bouddha prononça les versets 356 à 359, en référence à un deva nommé Ankura.

Le Bouddha se rendit dans le royaume des devas de Tavatimsa pour enseigner l’Abhidhamma à Deva Santusita, qui avait été sa mère dans une vie précédente.

À cette époque, il y avait un deva nommé Indaka à Tavatimsa. Indaka, dans sa dernière existence en tant qu’homme, avait offert une petite aumône à Vénérable Anuruddha. Comme cette bonne action avait été faite envers un vénérable pendant la période de l’enseignement du Bouddha, il en fut amplement récompensé. Ainsi, à sa mort, il renaquit dans le royaume de Tavatimsa et fut richement doté des luxes du monde des devas.

À cette époque, il y avait aussi un autre deva du nom d’Ankura à Tavatimsa qui avait fait beaucoup d’aumône, en fait, beaucoup plus que ce qu’Indaka avait donné. Mais ces dons avaient été faits en dehors de la période d’enseignement de l’un des Bouddhas. Ainsi, en dépit de ses donations somptueuses et grandioses, il jouissait des avantages de la vie d’un deva à une échelle moindre qu’Indaka, qui avait offert très peu. Comme le Bouddha se trouvait alors à Tavatimsa, Ankura lui demanda la raison de cette différence. Le Bouddha lui répondit :  » O deva ! Lorsque tu es généreux et fais des dons, tu dois choisir à qui tu donnes, car les actes de charité sont comme des graines. Les graines mises dans un sol fertile deviendront des plantes ou des arbres forts et vigoureux et porteront beaucoup de fruits ; mais tu avais semé tes graines dans un sol pauvre, donc tu as une récolte médiocre. »

Puis le Bouddha dit :

Les mauvaises herbes ravagent les champs comme le désir ravage l’humanité. C’est pourquoi, donner à ceux qui sont libérés du désir apporte un grand bénéfice.

Les mauvaises herbes ravagent les champs comme l’aversion ravage l’humanité. C’est pourquoi, donner à ceux qui sont libérés de l’aversion apporte un grand bénéfice.

Les mauvaises herbes ravagent les champs comme l’ignorance ravage l’humanité.  C’est pourquoi, donner à ceux qui sont libérés de l’ignorance apporte un grand bénéfice.

Les mauvaises herbes ravagent les champs comme l’avidité ravage l’humanité. C’est pourquoi, donner à ceux qui sont libérés de l’avidité apporte un grand bénéfice.

* Royaume des devas de Tavatimsa : royaume des  » trente-trois dieux », « êtres divins » de classe supérieure.

Quelques réflexions …..

Dans ce verset, le Bouddha dit qu’il n’y a pas de plus grand mérite que de donner aux moines qui sont libres de passion, de haine, d’ignorance et de désir – ou qui cherchent sincèrement à s’en libérer. La plupart d’entre nous ne connaissent pas de personnes qui correspondent à cette description, mais l’idée reste pertinente pour notre vie. Avant de donner notre argent, nos biens matériels ou notre temps, il convient de se demander comment ces ressources seront utilisées, qui en bénéficiera, si ces organisations sont éthiques et efficaces ; en d’autres termes, les graines que nous donnons seront-elles plantées dans un sol fertile ou dans un sol pauvre ou pire ?