Dhammapada Versets 351-352

Verset 351 : Celui qui a atteint l’Éveil est libre de la peur, libre du désir, et libre de toute impureté. Il a brisé les flèches du devenir. Le corps qu’il habite sera son dernier.

Verset 352 : Celui qui est libre de convoitise et d’attachement, qui a une compréhension parfaite des enseignements est appelé « celui qui a vécu sa dernière vie, un homme de grande sagesse, un grand homme. »

L’histoire de Mara*

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça les versets 351 et 352, en référence à Mara qui était venu effrayer Samanera (novice) Rahula, le fils du Bouddha Gotama.

Un jour, un grand nombre de bhikkhus arrivèrent au monastère de Jetavana. Pour héberger les bhikkhus invités, Samanera Rahula dut aller dormir près de la porte, à l’extérieur de la chambre du Bouddha.

Mara, voulant importuner le Bouddha par l’intermédiaire de son fils, prit la forme d’un éléphant et encercla la tête du samanera avec sa trompe en faisant un bruit alarmant dans l’espoir de l’effrayer. Mais Rahula resta impassible. Le Bouddha, depuis sa chambre, savait ce qui se passait et dit : « O méchant Mara ! Même un millier de personnes comme toi ne pourraient effrayer mon fils. Mon fils n’a pas peur, il est libre de toute envie, il est vigilant, il est sage. »

Puis le Bouddha dit :

Celui qui a atteint l’Éveil est libre de la peur, libre du désir, et libre de toute impureté. Il a brisé les flèches du devenir. Le corps qu’il habite sera son dernier.

Celui qui est libre de convoitise et d’attachement, qui a une compréhension parfaite des enseignements est appelé « celui qui a vécu sa dernière vie, un homme de grande sagesse, un grand homme. »

En entendant ces mots, Mara comprit que le Bouddha était au courant de ses ruses et disparut instantanément.

*Mara : le « tentateur », personnification du mal et des influences négatives.

Quelques réflexions …..

La peur est quelque chose que nous ressentons au quotidien et qui motive de nombreuses actions, mentales, verbales et physiques. Par exemple, la peur de ce que les gens penseront de nous, la peur de ne pas avoir « assez », la peur de perdre notre emploi et nos biens, mais surtout la peur des menaces pour notre ego. Très souvent, nous ne sommes pas conscients de cette peur, mais sous son influence, nous sommes stressés, inquiets, malheureux et nous nous sentons menacés à chaque instant de la journée. Lorsque nous réalisons que cette peur existe, que nous l’observons et que nous analysons comment elle se manifeste, nous constatons que tous les facteurs qui la provoquent sont des éléments inévitables de la vie de chaque créature sur cette planète et qu’il en a toujours été ainsi. Ce n’est pas personnel. Nous réalisons également que le moyen de se débarrasser de cette peur est de se détendre dans le présent et de développer la force intérieure nécessaire pour faire face aux difficultés de la vie.

Cette force intérieure se développe grâce à la sagesse, en voyant les choses telles qu’elles sont réellement. Tout est impermanent, nous ne pouvons pas avoir tout ce que nous voulons et même si nous l’avons, nous nous en lasserons rapidement ou il sera endommagé ou volé. Les relations amoureuses ou familiales débutent, commencent et se terminent. Nous pouvons contrôler certains facteurs pendant un certain temps et les influencer, mais ce contrôle aura une fin, les situations changent. Lorsque nous observons cela, nous cessons de nous attacher aux idées, aux biens matériels et aux personnes. Cela ne signifie pas que nous ne profitons pas de la vie, mais que nous sommes préparés à leur fin et que nous n’avons pas peur.