Chez une personne qui est troublée par des pensées sensuelles, dont les passions sont fortes, et qui ne cesse de voir des objets comme étant agréables, le désir ne cesse de grandir. Elle devient de plus en plus esclave.
Une personne qui prend plaisir à apaiser les pensées sensuelles, toujours attentive et méditant sur l’impureté se débarrassera certainement du désir ; une telle personne coupera les liens de Mara*.
L’histoire de Culadhanuggaha, l’archer habile
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça les versets 349 et 350, à propos d’un jeune bhikkhu qui était un habile archer dans une de ses existences antérieures.
Un jour, un jeune bhikkhu prit la nourriture qu’il lui avait été offerte dans l’un des abris spécialement construits pour les moines dans la ville. Après son repas, il eut soif, il se rendit donc dans une maison et demanda de l’eau potable, une jeune femme sortit pour lui en donner. Dès qu’elle vit le jeune bhikkhu, elle tomba amoureuse de lui. Désireuse de le séduire, elle l’invita à venir chez elle chaque fois qu’il aurait soif. Après un certain temps, elle l’invita chez elle pour lui offrir de la nourriture. Un jour, elle lui dit qu’ils avaient tout ce qu’ils pouvaient désirer chez elle, mais qu’il n’y avait pas d’homme pour s’occuper de leurs affaires. En entendant ces mots, le jeune bhikkhu comprit la suggestion et il se trouva bientôt de plus en plus attaché à la séduisante jeune femme. Il devint très insatisfait de sa vie de bhikkhu et commença à perdre du poids. Certains bhikkhus en parlèrent au Bouddha.
Le Bouddha appela le jeune bhikkhu et lui dit : « Mon fils, écoutez-moi. Cette jeune femme causera votre perte, tout comme elle l’a fait dans une existence antérieure. Dans une de vos existences antérieures, vous étiez un archer très habile et elle était votre femme. Un jour, alors que vous voyagiez, vous êtes tombé sur une bande de bandits de grand chemin. Elle est tombée amoureuse du chef de la bande. Alors que vous vous battiez avec le chef de bande et que vous lui demandiez de vous donner votre épée, elle l’a donné au voleur qui s’est empressé de vous tuer. Ainsi, elle a été la cause de votre mort. Dans cette vie, elle sera aussi la cause de votre ruine si vous la poursuivez et si vous quittez l’ordre monastique pour elle ».
Puis le Bouddha dit :
Chez une personne qui est troublée par des pensées sensuelles, dont les passions sont fortes, et qui ne cesse de voir des objets comme étant agréables, le désir ne cesse de grandir. Elle devient de plus en plus esclave.
Une personne qui prend plaisir à apaiser les pensées sensuelles, toujours attentive et méditant sur l’impureté se débarrassera certainement du désir ; une telle personne coupera les liens de Mara*.
À la fin du discours, le jeune bhikkhu atteignit le premier stade de l’Éveil.
*Mara : le « tentateur », personnification du mal et des influences négatives.
Quelques réflexions …..
Comme les versets précédents, ce verset souligne les dangers du désir. Cependant, il souligne également le fait que nous ne sommes pas des victimes, nous avons le choix. Allons-nous laisser le désir diriger notre vie et vivre comme des animaux attachés au poteau du désir ? ou allons-nous nous libérer par la sagesse ? Lorsque nous réalisons que plus nous sommes insatiables, moins nous sommes satisfaits et paisibles, le choix est évident et le verset 350 explique comment couper les racines du désir.