La richesse détruit les personnes sans discernement ; mais elle ne peut détruire ceux qui cherchent l’autre rive (c’est-à-dire Nibbana). Par son désir de richesse, l’insensé se détruit lui-même, comme il détruit les autres.
L’histoire d’un homme riche sans enfant
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 355, à propos d’un homme riche sans enfant.
Un jour, le roi Pasenadi de Kosala vint rendre hommage au Bouddha. Il lui dit qu’il était en retard parce que, plus tôt dans la journée, un homme riche était mort à Savatthi sans laisser d’héritiers, et qu’il avait donc dû confisquer tous ses biens. Il raconta ensuite l’histoire de cet homme qui, bien que très riche, était très avare. De son vivant, il ne faisait pas l’aumône. Il était réticent à dépenser son argent, même pour lui-même, et par conséquent, il mangeait très peu et portait uniquement des vêtements bon marché et rustres. En entendant cela, le Bouddha raconta au roi et à l’auditoire l’histoire de cet homme dans une existence passée. Dans cette existence aussi, il était un homme riche.
Un jour, lorsqu’un paccekabuddha* vint mendier de la nourriture chez lui, il dit à sa femme d’offrir quelque chose au paccekabuddha. Sa femme pensait qu’il était très rare que son mari lui donne la permission de donner quelque chose à quelqu’un. Elle remplit donc le bol du paccekabuddha de nourriture de choix. L’homme riche rencontra à nouveau le paccekabuddha sur le chemin du retour et jeta un coup d’œil sur le contenu de son bol. Voyant que sa femme avait offert une quantité substantielle de bonne nourriture, il pensa : « Oh, ce bhikkhu dormira bien après un tel repas. Il aurait été préférable que mes serviteurs reçoivent cette nourriture ; au moins, ils m’auraient rendu un meilleur service. » En d’autres termes, il regrettait d’avoir demandé à sa femme d’offrir de la nourriture au paccekabuddha. Ce même homme avait un frère qui était aussi un homme riche. Son frère avait un fils unique. Convoitant la richesse de son frère, il avait tué son jeune neveu et avait ainsi hérité à tort de la richesse de son frère à la mort de ce dernier.
Parce que l’homme avait offert de la nourriture au paccekabuddha, il devint riche dans sa vie actuelle ; mais parce qu’il regrettait de l’avoir offerte, il ne souhaitait rien dépenser, même pour lui-même. Parce qu’il avait tué son propre neveu pour se saisir de la richesse de son frère, il dut souffrir en niraya (enfer) pendant sept existences. Son mauvais kamma ayant pris fin, il renaquit dans le monde des humains, mais là non plus, il n’avait pas acquis de bon kamma. Le roi remarqua alors : « Vénérable Seigneur ! Bien qu’il ait vécu ici du vivant du Bouddha lui-même, il n’avait fait aucune offrande à vous-même ou à vos disciples. Il a manqué une très bonne occasion ; il a été très stupide. »
Puis le Bouddha dit :
La richesse détruit les personnes sans discernement ; mais elle ne peut détruire ceux qui cherchent l’autre rive (c’est-à-dire Nibbana). Par son désir de richesse, l’insensé se détruit lui-même, comme il détruit les autres.
*Paccekabuddha : littéralement « un bouddha solitaire », « un bouddha seul » ou « un bouddha silencieux », est l’un des trois types d’êtres éveillés selon certaines écoles du bouddhisme.
Quelques réflexions …..
La misère a différentes causes psychologiques telles que la peur de l’avenir ou le manque de respect pour l’autre et la conviction qu’il ne mérite pas notre argent ou notre soutien. Ce qui différencie un avare d’une personne égoïste, c’est que souvent les avares ne dépensent pas non plus pour eux-mêmes. Un avare passe sa vie à amasser de l’argent ou des biens matériels sans en tirer profit. Les conséquences de l’avarice peuvent être très graves et conduire à la séparation de la famille et à l’aversion car souvent une personne avare, néglige également de montrer son amour pour son / sa compagnon(ne) et à ses enfants. L’avarice peut également causer des difficultés avec les collègues et les amis. Lorsque nous méditons, nous nous rendons compte que tout ce que nous possédons dans cette vie ne nous accompagnera pas lorsque nous mourrons, « les linceuls n’ont pas de poches », mais nous réalisons que nous rendons notre vie et celle des autres autour de nous misérable. Nous voyons aussi que l’argent n’est qu’une création humaine sans valeur intrinsèque autre que celle que nous lui donnons. En outre, nous nous rendons compte qu’aider quelqu’un, partager nos biens, notre argent et notre temps nous procure du plaisir et de la joie.