Dhammapada Verset 347

Ceux qui sont remplis de désir retombent dans le courant de l’envie qu’ils ont eux-mêmes créé, tout comme une araignée retombe dans la toile qu’elle a tissée. Les sages, abandonnant le désir, marchent résolument, laissant derrière eux toute souffrance en renonçant au monde.

L’histoire de Theri Khema

Alors qu’il résidait au monastère de Veluvana, le Bouddha prononça le verset 347, en référence à la reine Khema.

La reine Khema était la reine principale du roi Bimbisara. Elle était très belle et aussi très fière.

Le roi voulait qu’elle se rende au monastère de Veluvana pour rendre hommage au Bouddha. Mais elle avait entendu dire que celui-ci parlait toujours de manière désobligeante de la beauté et elle essaya donc d’éviter de le voir.

Le roi comprenait son attitude à l’égard du Bouddha ; il savait aussi combien elle était fière de sa beauté. Il ordonna donc à ses ménestrels de chanter les louanges du monastère de Veluvana et de son atmosphère agréable et paisible, etc. En les entendant, la reine Khema fut intéressée et décida d’aller au monastère de Veluvana.

Lorsque la reine Khema arriva au monastère, le Bouddha était en train d’exposer le Dhamma à une audience. Par son pouvoir supranormal, il fit apparaître une très belle jeune femme, assise non loin de lui, et qui l’éventait. Lorsque la reine Khema arriva dans la salle, elle seule pouvait voir la belle jeune femme. En comparant la beauté exquise de cette jeune femme à la sienne, Khema réalisa que sa propre beauté était bien inférieure. Alors qu’elle regardait de nouveau intensément la jeune femme, la beauté de celle-ci commença à s’estomper progressivement. À la fin, elle vit un vieil être décrépit, qui se transforma en cadavre, son corps puant étant attaqué par les asticots. À cet instant, la reine Khema réalisa l’impermanence et la futilité de la beauté.

Le Bouddha, connaissant l’état d’esprit de la reine, lui dit :  » O Khema ! Regarde attentivement ce corps en décomposition qui est construit autour d’un squelette d’os et qui est sujet à la maladie et à la pourriture. Regarde attentivement ce corps qui est considéré avec tant d’estime par les sots. Regarde la futilité de la beauté de cette jeune fille. » Après avoir entendu cela, la reine Khema atteignit le premier stade de l’Éveil.

Puis le Bouddha dit :

Ceux qui sont remplis de désir retombent dans le courant de l’envie qu’ils ont eux-mêmes créé, tout comme une araignée retombe dans la toile qu’elle a tissée. Les sages, abandonnant le désir, marchent résolument, laissant derrière eux toute souffrance en renonçant au monde.

À la fin du discours, la reine Khema atteignit l’Éveil, elle fut admise dans l’Ordre et devint la Chef des Disciples féminines du Bouddha.

Quelques réflexions …..

Le désir n’est pas généré de l’extérieur, c’est une force interne que nous entretenons et renforçons nous-mêmes comme une araignée tisse sa propre toile. Mais, comme la reine Khema, nous pouvons changer notre perception des objets de notre désir et nous libérer. Le désir, l’avidité, l’insatiabilité sont un choix, ils ressemblent à une prison, mais c’est une prison dont la porte est ouverte. Nous ne devons pas chercher un sauveur en dehors de nous, nous créons notre propre souffrance mais nous pouvons aussi y mettre fin. Le remède est faussement simple, il faut s’arrêter et regarder les choses, les situations et les gens avec un peu de sagesse.

Ce nouveau téléphone portable / cette nouvelle voiture / cette nouvelle maison, comme tout le reste, va se salir, tomber en panne, etc. et il y aura bientôt un nouveau modèle que je désirerai autant que celui-ci sinon plus. Cette nouvelle relation amoureuse qui semble si excitante se terminera un jour d’une manière ou d’une autre. Cette promotion que je désire tant me vaudra plus de travail et plus de responsabilités. Lorsque nous commençons à réaliser comment nous créons notre propre souffrance, nous modérons nos désirs et apprenons à valoriser la paix, l’éthique et la sagesse.