Dhammapada Verset 225

Les sages, non-violents, toujours contrôlés dans leurs actions atteignent le Nibbana où toute peine disparaît.

L’histoire du brahmane qui fut le « Père du Bouddha »

Alors qu’il résidait au bois d’Anjana, près de Saketa, le Bouddha prononça le verset 225, en référence à un brahmane, qui affirmait que le Bouddha était son fils.

Un jour, le Bouddha accompagné de quelques bhikkhus entra dans la ville de Saketa pour mendier sa nourriture. Un vieux brahmane, voyant le Bouddha, vint le voir et lui dit : « Ô fils, pourquoi ne nous as-tu pas permis de te voir pendant tout ce temps ? Viens avec moi voir ta mère. » Il invita le Bouddha chez lui. En arrivant à la maison, la femme du brahmane dit les mêmes choses au Bouddha et présenta le Bouddha comme « Votre grand frère » à ses enfants, et les fit lui rendre hommage. À partir de ce jour, le couple offrit de la nourriture au Bouddha tous les jours, et après avoir entendu ces discours, le brahmane et sa femme atteignirent le troisième stade de l’Éveil.  

Les bhikkhus se demandaient pourquoi le couple de brahmanes disait que le Bouddha était leur fils ; ils posèrent la question au Bouddha. Le Bouddha répondit : « Bhikkhus, ils m’ont appelé fils parce que j’étais un fils ou un neveu pour chacun d’eux pendant mille cinq cents existences dans le passé.  » Le Bouddha resta près du couple de brahmanes pendant trois mois et pendant ce temps, le brahmane et sa femme atteignirent l’Éveil, puis réalisèrent le parinibbana*.

Les bhikkhus, ne sachant pas que le couple de brahmanes avait déjà atteint l’Éveil, demandèrent au Bouddha où ils renaitraient. Le Bouddha leur répondit :

« Ceux qui ont atteint l’Éveil ne renaissent nulle part ; ils ont réalisé le Nibbana. »

Puis le Bouddha dit :

Les sages, non-violent, toujours contrôlés dans leurs actions atteignent le Nibbana où toute peine disparaît.

* parinibbana: la fin de l’existence physique d’une personne qui a atteint l’éveil et l’entrée dans le Nibbana complet d’un  Bouddha ou d’un être éveillé

Quelques réflexions …..

Cette histoire peut sembler bizarre si nous ne croyons pas à la renaissance, mais la plupart d’entre nous ont fait l’expérience de « reconnaître » quelqu’un que nous n’avions jamais rencontré auparavant. Cela conduit parfois à des amitiés durables ou à un sentiment d’irritation, voire de haine, que nous ne pouvons pas expliquer. Les relations, comme la « personnalité », ne sont pas seulement basées sur les expériences de cette vie, mais aussi sur les existences précédentes, les tendances que nous avons à être généreux ou avare, pacifique ou agité etc. sont en fait des tendances que nous avons cultivées au cours de nombreuses vies.

Agir par impulsion, par désir, par ambition, c’est ce que la société nous apprend pour obtenir ce que nous voulons. Cela conduit à la violence physique, verbale, économique et psychologique ; cela conduit également à l’intimidation et à la manipulation. Cependant, cela ne nous apporte pas un bonheur stable et durable. Nous devenons vaniteux, dépendants et attachés aux choses matérielles, aux positions sociales, etc. et nous souffrons de la peur de perdre tout ce que nous avons obtenu par la force de notre travail. Nous devenons stressés, nous avons peur d’être manipulés, menacés ; en fait, nous avons peur d’être traités comme nous avons traité les gens pour arriver là où nous sommes. De toute façon, à la fin, nous devrons laisser tout cela derrière nous lorsque nous mourrons.

Cependant, le Dhamma propose une autre voie, faisant l’éloge de la retenue physique, mentale et verbale, du contentement, de la non-violence et du non-attachement. C’est une voie qui, par sa nature même, est stable et conduit à un bonheur véritable et permanent (Nibbana).