Celui qui est capable de maîtriser fermement sa colère comme un aurige habile contrôle un attelage de coursiers est un véritable conducteur de chars, les autres ne font que tenir les rênes.
L’histoire d’un Bhikkhu
Alors qu’il résidait au stupa Aggalava dans la ville d’Alavi, le Bouddha prononça le verset 222, en référence à un bhikkhu.
Un jour, un bhikkhu d’Alavi voulut construire un monastère, il commença à abattre un arbre. La déva (Rukkha Devata) qui habitait dans cet arbre essaya de l’arrêter, disant qu’elle et son fils en bas âge n’avaient nulle part où aller. N’ayant pas réussi à arrêter le bhikkhu, elle mit son fils sur une branche, espérant que cela empêcherait le bikkhu d’abattre l’arbre. À ce moment-là, le bhikkhu balançait déjà sa hache et il ne put l’arrêter à temps, il coupa un bras de l’enfant involontairement. Voyant son enfant ainsi blessé, la mère se mit en colère et était sur le point de tuer le bhikkhu. Alors qu’elle levait les mains pour frapper le bhikkhu, elle pensa soudain : « Si je tuais un bhikkhu, je tuerais celui qui observe les préceptes moraux (sila) ; dans ce cas, je souffrirais sûrement en niraya*. D’autres bhikkhus seraient également tués, tout comme d’autres gardiens des arbres qui suivraient mon exemple. Mais ce bhikkhu a un maître ; je dois aller voir son maître ». Elle alla donc pleurer auprès du Bouddha et raconta tout ce qui s’était passé.
Le Bouddha lui dit : « O Rukkha Devata ! Tu as bien fait de te contrôler ».
Puis le Bouddha dit :
Celui qui est capable de maîtriser fermement sa colère comme un aurige habile contrôle un attelage de coursiers est un véritable conducteur de chars, font que tenir les rênes.
À la fin du discours, la deva atteignit le premier stade de l’Éveil, et pour son lieu d’habitation, un arbre près de la Chambre Parfumée du Bouddha lui fut offert. Après cet incident, le Bouddha interdit aux bhikkhus de couper la végétation, comme l’herbe, les plantes, les arbustes et les arbres.
*niraya : un type d’enfer
Quelques réflexions …..
Notre esprit est principalement guidé par nos instincts, nos habitudes, nos tendances innées, les normes et les attentes sociales et nous ne faisons que « tenir les rênes » la plupart du temps. Nous pensons que nous sommes le » conducteur » de notre vie, mais nous ne réalisons pas à quel point nous sommes influencés par tous ces facteurs. La recherche de la vengeance en est un exemple.
La vengeance est une sorte de colère, mais elle est mélangée à un sentiment de justice, de vanité, d’orgueil et de punition. Nous cherchons à nous venger de quelque chose que nous percevons comme un affront à l’encontre de ‘’nous-même’’, à quelque chose qui nous concerne ou nous appartient. Nous avons le sentiment que nous ne méritons pas ce qui a été fait par l’autre personne, c’est très lié à notre idée de ‘’soi ‘’ mais aussi le sentiment, voire la conviction que la personne qui nous a affronté mérite une punition. Cependant, chercher à se venger a des conséquences sur l’esprit, nous devenons cruels et pensons que cette cruauté est justifiée et nous devenons fiers de nos mauvais actes, cela corrompt l’esprit, érode notre éthique et notre compassion et crée un mauvais kamma qui retombera sur nous plus tard. De plus, cela déclenche un cercle vicieux, si nous blessons quelqu’un par vengeance, il nous blessera en retour, etc. Personne ne gagne.